Si nous avons une bonne propension à anticiper sur le lendemain – et généralement de manière anxieuse, le dimanche soir semble être une période particulièrement propice, et partagée par de nombreuses personnes. Les enfants, déjà, révèlent une appréhension qui se manifeste dans la deuxième partie de la journée du dimanche, et trouve généralement son point d’orgue dans des difficultés à trouver le sommeil. Mais ce coucher est souvent précédé de plaintes anxieuses et besoin d’être réconforté, dans la perspective du retour en classe, le lendemain.

Il en est de même pour certains adultes qui ont conservé – ou développé – cette appréhension qui gâche une partie des bénéfices du week-end. Car les perturbations sont bien réelles : sentiment diffus d’anxiété, boule au ventre, cogitations incessantes sur l’emploi du temps de la semaine à venir, troubles du sommeil… Pas facile d’aborder les lundis !

Alors, comment éviter que le premier jour de la semaine de travail ou d’école se transforme en Blue Monday – à l’instar du troisième lundi de janvier, jugé comme le jour le plus déprimant de l’année ?

Voici quelques conseils à appliquer éventuellement en famille. Plusieurs stratégies sont possibles, comme celle du « lundi au soleil ».

Bien équilibrer son week-end

Les deux derniers jours de la fin de semaine sont souvent l’occasion d’activités très soutenues : courses, activités sportives ou de loisirs des uns et des autres, shopping, visites culturelles, bricolage… Le samedi est parfois très, voire trop rempli. A l’inverse, le dimanche peut être un jour plus calme, où soudain la baisse de sollicitations fait retomber l’excitation du samedi et laisse une place au vide et aux cogitations. En limitant le trop plein du samedi et en répartissant un peu plus sur le dimanche, on retrouve un certain équilibre.

Préparer la semaine à venir

S’il est conseillé de préparer ses affaires pour le lendemain, on peut aussi anticiper rationnellement sa semaine. Le dimanche matin, prenez-vous un petit quart d’heure pour regarder votre agenda (ou l’emploi du temps, pour les plus jeunes) et envisager la semaine qui s’annonce : rendez-vous, réunions à préparer, déplacement à planifier, évaluations, contrôles…

Notez ce que vous avez à faire, organisez la manière dont vous aller procéder. Je pense qu’il est inutile que je vous rappelle l’utilité d’avoir un agenda – ou mieux, un bullet journal qui permet de programmer tout cela ? Tout ce que vous écrivez n’a plus à être retenu par votre mémoire, et ne viendra pas nourrir des peurs en boucle du type « Comment je vais faire ? ». Et en le faisant le dimanche matin, avec un esprit clair et reposé, on évite que le baromètre de l’anxiété grimpe au fil de la journée.

Se consacrer à l’essentiel

Nous pouvons avoir la sensation de ne pas choisir ce que l’on fait au cours de la semaine, si bien que le week-end, on se rattrape en essayant de caser le maximum d’activités. Oui au plaisir, non au trop-plein ! Même si le ravitaillement de la famille est indispensable, certaines tâches peuvent attendre. Et s’adonner à une succession de sorties ou d’activités de loisir dans une sorte de frénésie compensatoire empêche d’accéder complètement  à la fonction essentielle du week-end : se reposer.

Privilégier les activités qui distraient et font plaisir

Il est forcément plus facile de moins penser ou anticiper si l’on est occupé – et avec d’autres.
On peut donc se planifier pour le dimanche après-midi ou soir une occupation qui fait plaisir ou fait vivre un moment partagé : un goûter entre amis, une belle visite de musée en famille, un film drôle au cinéma plutôt qu’une série gore sur le canapé de votre salon, une pièce de théâtre légère dans l’après-midi, des activités qui font bouger…

Toutes les fois où nous sommes en mouvement, notre esprit oublie de penser au pire. Pour ça, le sport restera toujours un régulateur d’anxiété. On peut choisir de le pratiquer à plusieurs, dans une salle ou un club sportif. L’exercice d’activités créatives participe également au maintien d’un état de bien-être : couture, dessin, aquarelle, menuiserie,… Ce moment peut devenir un rituel en famille, dont on parle dans la semaine : « Tiens, qu’est-ce qu’on va prévoir pour dimanche après-midi ? ».

Déstructurer le dîner du dimanche

Pour éviter le sentiment de retomber dans un train-train, le dernier dîner du week-end peut revêtir un aspect ludique particulier : on pique-nique sur la moquette, les enfants cuisinent pour les parents,  on se déguise, on fait un dîner « à l’envers » (en commençant par le dessert et en terminant par l’entrée)… Il faut que ce soit joyeux et provoque des rires !

Faire des exercices pour se détendre

Si les symptômes de l’anxiété sont trop présents, de nombreuses techniques de relaxation peuvent les soulager : respiration, yoga, sophrologie, visualisation… A pratiquer avec un support (vidéo ou audio) et pourquoi pas en famille ?

Un bain aux huiles essentielles peut également contribuer à la détente, voire l’assoupissement : lavande, orange douce, eucalyptus… Attention toutefois à ne pas le prendre à une heure trop rapprochée du coucher, ni à ce qu’il soit trop chaud, ce qui pourrait nuire à l’endormissement. Pensez aussi à respecter les précautions d’emploi des huiles essentielles – on évite notamment de les utiliser chez les jeunes enfants et jamais si l’on est enceinte.

Se prévoir « un lundi au soleil »

Dédramatisons le lundi, en planifiant, quand c’est possible, un atterrissage post-week-end en douceur. Si l’exercice est plus difficile pour les enfants, dont l’emploi du temps est figé, les parents peuvent se constituer un lundi en pente douce : pas de réunions ou de Zoom, ni de déplacements, un déjeuner systématique avec des collègues qu’on apprécie…

Et si on est en télétravail, ce peut être l’occasion d’aller chercher les plus jeunes à l’école, pour partage ce premier repas de la semaine avec eux, et les rassurer eux aussi.

Le blues du dimanche soir passe, il suffit juste de ne pas lui laisser d’occasions de s’installer.