L’autre jour, j’ai regardé les informations au journal télévisé, chose que je n’avais pas faite depuis plusieurs années. J’ai été horrifiée. Moins par les proportions que prend cette pandémie et ses conséquences que par le contenu des reportages qui, les uns après les autres, éveillaient tous une même émotion, dans une mise en scène spectaculaire : la peur.
La peur est une émotion qui marche plus souvent que d’habitude à nos côtés depuis trois semaines. Toutes les femmes que j’accompagne m’en parlent.
Parfois, elle a un objet précis, comme Anne, qui me dit :
« Je suis indépendante et j’ai dû fermer ma boîte, j’ai peur de ne pas pouvoir ouvrir à nouveau » ?
D’autres fois elle a une forme diffuse, qui vous occupe le cerveau, vous rendant hypersensible à tout, sans que vous sachiez exactement ce que vous craignez, comme Lucie qui me dit :
« Je n’ai pas peur pour mon mari ou nos enfants, mais je vis avec un sentiment global de peur qui me prend aux tripes au petit matin et ne me laisse pas me rendormir ».
Nous ne sommes pas égales face à la peur
Certaines ont un sentiment de sécurité fort, une confiance en la vie qui les aide à traverser les tempêtes en gardant à peu près la tête froide. Celles-là sont peut-être déjà attirées par les questions sur l’issue de la crise. Elles voient les bénéfices du confinement, apprennent et se renouvellent à grande […]