Il n’est jamais facile de rentrer, que l’on soit petit ou grand. Cette année, on est en droit d’estimer que les vacances ont été insuffisantes, après des mois de contraintes et d’adaptations incessantes, et de trouver que l’été n’a pas répondu à toutes ses promesses. Temps maussade, activités réduites, port du masque, nouvelles polémiques autour du vaccin ou du pass sanitaire… rien n’a été vraiment léger.

Alors, à l’idée de retrouver le bureau, on peut aisément trainer des pieds. D’autant que, depuis le 1er septembre, la détermination du nombre de jours de télétravail est à l’initiative de chaque entreprise, le gouvernement n’impose plus rien. Et il faut bien reconnaître que certains ont perdu nombre d’habitudes (horaires, transports, fréquentation quotidienne de leurs collègues ou supérieurs…) quand d’autres s’interrogent sérieusement sur le caractère essentiel de ce qu’ils font.

Pour ne pas se laisser gagner par le découragement sitôt la porte du bureau ou de l’entreprise franchie, il est intéressant de s’interroger sur sa motivation – et de recaler ce qui peut l’être.

La démotivation est parfois transitoire, en particulier lorsqu’on est embarqués dans un projet ou une mission qui nous intéresse peu ou s’avère fastidieuse. On parle alors d’une simple période de démobilisation. Mais parfois celle-ci devient chronique, systématique, quel que soit le sujet sur lequel on travaille. La démotivation est plus profonde, et impacte plusieurs aspects de notre personnalité. Sur le plan physique, on ressent de l’abattement et de la fatigue, au niveau intellectuel on peut rencontrer des difficultés à réfléchir ou à sa concentrer ou encore des problèmes de mémoire… Et au niveau psychologique et émotionnel on voit apparaître de l’ennui et une forme de désintérêt. On n’en est pas encore au burn-out, qui évoque davantage un profond épuisement d’origine professionnelle, mais on ressent de la frustration, et on se désinvestit de plus en plus de ce que l’on fait – ce qui demande encore plus d’efforts.

Rester dans cette forme d’accablement, souvent assortie de plaintes, n’est souhaitable pour personne. Alors, pourquoi ne pas opter pour un recalibrage de sa motivation ?

L’étymologie de ce mot renvoie à ce qui nous met mouvement, et parfois il faut remettre du carburant dans son moteur !

Identifiez vos sources de motivation

Pour cela, on va prendre une feuille de papier (ou une page de carnet) pour définir deux colonnes et repérer ce qui nourrit notre motivation, selon nos critères personnels.

D’un côté, on va inscrire tous les facteurs de motivation qui sont intrinsèques, c’est-à-dire qui viennent de nous et sont importants à nos yeux : le besoin de trouver de l’intérêt au travail, la nécessité de se rendre utile, l’envie de se dépasser ou d’innover, la volonté de se lancer des défis ou des challenges, la possibilité d’exercer notre curiosité ou notre créativité, la tendance à fonctionner au plaisir… Notre motivation peut aussi tenir au fait de vivre des émotions, d’éprouver une excitation ou de ressentir une montée d’adrénaline ou au contraire de la satisfaction et de l’apaisement…

Listez dans cette première colonne tout ce qui vous correspond.

De l’autre côté, on note les sources de motivation extrinsèque : ce sont celles que nous attendons de l’extérieur. Il peut s’agir d’obtenir quelque chose de matériel (une augmentation, une récompense, une prime, une voiture de fonction…), de se sentir validés par regard des autres – les pairs notamment – par des compliments, une promotion, un prix ou tout autre forme de reconnaissance… On peut désirer laisser une trace (son nom dans un livre, dans un article, sur une plaque, ou associé à une réalisation)…

Comprendre ses sources de motivation aide à mieux les rechercher, pour rester mobilisé sur un projet, une mission… Et on peut constater que si l’on est parfois déçu, c’est parce que nous nous « motivons » pour des raisons qui auront du mal à être satisfaites – ce qui est parfois le cas avec les motivations extrinsèques qui peuvent être surévaluées. Il faut rester réaliste.

Pensez à repérer et à équilibrer vos motivateurs intrinsèques et extrinsèques.

Comment relancer la motivation ?

D’abord en utilisant les outils de la gestion de projet et du management classiques : fixer des objectifs clairs – compris par tous, voire partagés, établir un plan d’action décliné dans le temps, s’astreindre à une discipline – notamment en mettant en place des habitudes. Ce cadre balise le terrain.

Ensuite, quelques techniques relevant du développement personnel peuvent apporter un bon coup de pouce :

  • pratiquer le recentrage, pour diminuer les distractions et repérer ses vrais besoins pour penser à les satisfaire. La respiration alternée notamment, pratiquée en yoga, aide le cerveau à revenir à l’essentiel, ici et maintenant.
  • se faire une liste de motivation : noter toutes les bonnes raisons qui font que l’on s’engage dans un projet, un programme, une mission… Elle est à relire dans les moments de doutes, de critiques ou de découragement…
  • activer son motivateur intérieur – cette petite voix qui ne cesse de parler en nous –  en le dotant d’une phrase personnelle (affirmation positive, devise, citation…) et visualiser le résultat et l’état de bien-être et de satisfaction qu’il procure.

Si cela ne s’avère pas suffisant, il vous reste deux options :

  • déplacer les sources de motivation au travail pour les ressentir dans un autre domaine de vie : la vie de famille, les hobbies ou passions, le sport, le bénévolat, la vie associative…
  • s’interroger sérieusement sur une ré-orientation professionnelle, soit dans son entreprise actuelle, mais en exerçant d’autres fonctions, soit en se formant à un autre métier, soit en se reconvertissant.

Mais ceci relève d’une autre démarche, que nous aurons l’occasion d’aborder cette année.

Quoi qu’il en soit, je vous souhaite une rentrée motivée et motivante !