« Le succès c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. » Sympa, Winston Churchill… Car il faut bien avouer que lorsqu’on est confronté à un échec, on est plutôt submergé par la déception, la tristesse, l’amertume, voire la honte – et qu’il est alors difficile de prendre de la hauteur ou de philosopher.
Pourtant nous le savons, tous les grands succès ont la plupart du temps débuté par des échecs, parfois retentissants. Trois dépôts de bilan pour Marc Simoncini, le successfull patron de Meetic (imaginez la tête de ses parents), une vingtaine de refus de ses dessins pour Walt Disney par les studios de cinéma (faut rester motivé), plus de 1000 brevets déposés par Thomas Edison avant de réussir à tirer de la lumière d’une ampoule (on le remercie d’avoir persévéré). Et les exemples pleuvent autour d’Albert Einstein, Henry Ford ou Bill Gates…
L’échec n’est pourtant pas une fin de non-recevoir, ni un couperet. Il doit plutôt être considéré comme un non-résultat temporaire – ou relatif. Transformer les échecs en réussites relève d’une gymnastique positive et salutaire.
Toute personne qui entreprend, se met en avant ou poursuit un projet – voire un rêve – est potentiellement tendue par la peur viscérale, angoissante de l’échec. Une sanction terrible, car l’échec interroge notre sens de l’effort, nos capacités – notre intelligence peut-être – notre opiniâtreté, notre volonté, notre chance… et l’image que les autres se font de nous. Au delà de la déception pointe la peur du jugement, dans une société exigeante qui valorise la réussite, surtout quand elle est insolente. Celui qui échoue est un looser – une étiquette dont il est difficile de se défaire.
Or, affronter le concept même d’échec (ou de non-résultat, ou de retard), c’est effectuer un pas important vers le lâcher-prise qui mène au succès réaliste. Pour dépasser la peur de l’échec, vous pouvez tenter l’une ou l’autre de ces solutions :
Solution n°1 : faire de chaque échec une expérience
C’est la règle de base : chaque expérience de la vie vaut pour ce qu’elle nous enseigne. Elle peut être utilisée pour nous aider à avancer, à comprendre, à nous améliorer. Non seulement on apprend à « faire mieux », mais on apprend surtout à grandir en force, sagesse et maturité. L’expérience est souvent porteuse d’une leçon de vie « secondaire » et parfois inattendue. C’est tout l’intérêt de la pensée positive : non pas un optimisme sot mais un véritable discernement.
La meilleure stratégie est de prendre le temps de se poser après un « échec » pour s’interroger : Qu’ai-je à apprendre ? Qu’est-ce que j’ai fait de bien ? Quelles sont les expériences que j’en tire ? Qu’est-ce que j’ai « vu », sans vouloir l’entendre ?
Combien de fois ai-je ainsi réalisé, après coup, qu’au delà de cette réussite espérée et qui m’avait échappé se profilait à moyen terme un autre chemin de vie, plus adapté à ma situation et à ma personnalité. La vraie réussite était « là » – et non pas dans ce que j’avais imaginé à tort comme idéal.
On peut consigner ses réflexions dans un cahier, pour pouvoir les relire ensuite et capitaliser sur ses découvertes – ou ne pas oublier les raisons de ses faux pas. Lorsque je procède ainsi, j’apprends sur moi, sur les autres, sur mes relations, bref, sur la vie. Ce qui me permet, la fois suivante, d’avancer en connaissance de cause, comme « éclairée ». L’échec ne fait plus peur. Il est acceptable, maîtrisable…et positif !
Solution n°2 : se confronter volontairement à des petits échecs
La meilleure façon de braver une peur est de l’affronter… toutes proportions gardées. Je vous invite à vous confronter à de petits échecs – mieux, à les créer ! En affrontant des échecs attendus (puisque c’est vous qui allez les décider, volontairement), vous allez réaliser deux choses :
– il est possible d’échouer
– les conséquences d’un échec ne sont pas si terribles que ça.
C’est un exercice très amusant. Entraînez-vous en introduisant quelques-uns de ces échecs miniatures dans votre vie :
- invitez des amis à dîner et faites volontairement brûler un plat : observez leurs réactions (la plupart de temps, amusées.)
- oubliez sciemment d’aller à un rendez-vous, et ne vous excusez qu’après
- faites volontairement une erreur dans un numéro de téléphone et engagez une conversation avec un inconnu en « faisant comme si » c’était votre ami
- partez de chez vous en laissant les clefs, et comptez sur les autres (votre voisin, le gardien…) pour vous secourir
- achetez un vêtement qui ne vous va pas du tout et notez les remarques de vos proches…
Qu’allez-vous constater ? Que la déception n’est pas si grande que ça et surtout, que le regard des autres est plus bienveillant que vous ne l’imaginiez. Eux, ne doutent absolument pas que vous ferez mieux la prochaine fois…alors faites de même !
Un échec passé et intégré contient les ferments d’une réussite future.