Persuadée qu’accueillir l’autre de manière inconditionnelle s’apprend, Muriel Ott participe à la mise en œuvre de cette conviction au sein d’une ONG, mais aussi à titre personnel dans un projet de paroisse ou la catéchèse.
Collaborer pour décloisonner
Pour répondre aux cloisonnements constatés dans la société comme au sein des familles, des méthodes d’éducation à l’altérité existent. Celle de l’ONG Le Projet Imagine, destinée aux enfants et aux jeunes de la maternelle au lycée, permet d’expérimenter le savoir-être, toujours nécessaire à une collaboration entre des élèves n’ayant en commun que le cadre de la scolarité. La progression pédagogique proposée part de la connaissance de soi, pour expérimenter la reconnaissance de l’autre par l’écoute mutuelle et l’apprentissage du débat, afin d’aboutir à une coopération possible jusque dans des projets concrets de développement durable ou de solidarité.
Les moteurs de la solidarité
Si cette expérience de savoir-être est développée dans un cadre laïc adapté à la scolarité française, on peut y discerner des ressorts d’ordre spirituel. La devise même de cette ONG, « De l’inspiration naît l’action », laisse entrevoir une approche en deux temps qui se répondent. D’une part un travail sur l’inspiration permet de prendre conscience de ses aspirations personnelles et de reconnaître celles des autres, d’autre part la mise en place d’une action de solidarité par une démarche de co-construction accorde à chacun une place dans un projet commun.
Décloisonner, c’est accueillir
Les deux moteurs d’éducation à l’altérité que sont l’écoute attentive et l’apprentissage d’un dialogue inconditionnellement bienveillant, peuvent ouvrir des portes dans le cadre ecclésial. Par exemple en catéchèse ou pour l’accueil dans la paroisse, reconnaître l’autre dans toute sa légitime différence et accepter de bâtir ensemble la communauté de demain sont et demeureront des enjeux majeurs.
Par Muriel Ott, secrétaire générale de l’ONG du Projet Imagine