Dans notre région, de nombreuses initiatives existent en milieu psychiatrique, en maison de retraite ou encore en prison. Le soignant y facilite le dialogue et la prise en charge des personnes grâce à la présence d’un animal.

Ainsi, l’association Evi’dence intervient depuis presque dix ans à la maison d’arrêt de l’Elsau. « Nous l’avions sollicitée à l’époque pour répondre à une situation de tension très inquiétante au sein du quartier des mineurs, après le suicide d’une personne détenue et des violences incessantes », explique Caroline Zengerle, adjointe à la direction de l’établissement pénitentiaire de Strasbourg. Aujourd’hui, l’ensemble des détenus peut bénéficier de cet accompagnement et en 2010, deux animaleries ont été aménagées  et accueillent, sous la responsabilité d’un détenu référent, de petits animaux tels des furets, chinchillas, lapins, tourterelles, etc. « Le but est de permettre aux personnes détenues d’exprimer des craintes variées, liées à l’enfermement, la violence ou encore la peur du retour auprès de la famille », selon Caroline Zengerle, pour qui la médiation animale est « une activité apaisante » qui permet d’humaniser les lieux. Trois intervenantes travaillent ainsi, grâce aux animaux, à dompter ces peurs et apporter une réponse autre que la violence. « Ce travail complète celui des professionnels de l’administration qui préparent la sortie et préviennent la récidive des détenus », souligne la directrice ajointe. « Ce n’est pas un remède magique»,  conclut Caroline Zengerle en citant Patricia Arnoux, la fondatrice et présidente d’Evi’dence : « L’animal n’est pas un médicament mais il amène cette part d’humanité qui permet de continuer à croire encore en l’humain… »

 « Zen attitude »

Les animaux ont également trouvé toute leur place au sein de l’établissement public de santé Alsace Nord (Epsan) de Brumath depuis 2014. Ici, les activités de médiation par l’animal sont réalisées par l’association Animal’Hom à destination principalement des adultes et enfants handicapés, des jeunes en difficulté et des personnes âgées prises en charge à l’Epsan en ambulatoire ou en hospitalisation. Anne-Christine Hilbold-Croiset, aumônier à l’Epsan, a eu récemment l’occasion de passer une matinée avec les intervenants d’Animal’Hom et des résidents de maisons et foyers d’accueil. « C’était d’un calme ! Le plaisir des résidents était sensible. » Michel, résident au pavillon Schweitzer, témoigne des bienfaits des animaux. Il qualifie cette activité de « très positive et enrichissante » : « Préparer les graines, couper les légumes pour les lapins et les cochons d’Inde donne à tout notre groupe une « zen attitude ». Après cette première étape, les animatrices nous apportent les animaux. Nous pouvons les porter dans nos mains, ou sur un petit tapis tout doux. Moi, j’ai été très heureux de m’occuper d’un lapin nain angora. Le caresser me détend et me fait penser à autre chose que de voir toujours le bâtiment où je suis hospitalisé. »