« Vous suivez toujours votre traitement ? »
La sage-femme qui fait mon suivi gynécologique fixe son écran et me fuit des yeux par la même occasion.
« Oui, je suis toujours sous anti-dépresseurs. On a enfin trouvé le bon médicament et le dosage adapté. »
Oui, comme tant d’autres, j’ai perdu pied.
Épuisement maternel doublé d’un burn-out professionnel, le tout bien servi dans une dépression sévère.
La sage-femme lève les yeux vers moi avec cette gêne qui embourbe toutes les conversations concernant ma dépression et me demande comment je vais aujourd’hui. Je lui souris et lui réponds sereinement :
« Je vais bien maintenant, vraiment bien. La vie reprend. » Et son visage se détend.
Au fil de la consultation, la sage-femme me glisse au travers de la conversation qu’elle soupçonne une dépression chez l’une de ses patientes. Et elle ajoute :
« Je n’ai pas réussi à le lui dire, ni à le lui faire comprendre. Quand je lui ai dit qu’elle avait peut-être besoin d’aide, elle m’a […]