Quand on est blogueur, surtout depuis plusieurs années, et que l’on s’intéresse à des sujets pointus et pas toujours d’actualité, il peut être difficile de se renouveler. Comme je suis parfois paresseuse, mais surtout très curieuse, j’ai demandé à Chat GPT de m’assister cette semaine. Allais-je pouvoir me reposer sur l’intelligence artificielle, l’air de rien ? Je vous en laisse juge…

Ecrire demande d’avoir des idées, de faire des recherches, de confronter un minimum ses sources et d’avoir un relatif talent pour exposer tout cela de manière claire. Pour ma part, mes sujets de prédilections concernent le bien-être, le bien vivre et le bien consommer. Des thèmes sur lesquels il m’arrive de « sécher » pour trouver des expériences originales, de celles qui changent la vie ou le monde, rien moins que ça ! Comme j’étais un peu en panne d’inspiration cette semaine, je me suis demandé si Chat GPT pouvait me remplacer.

Si vous n’avez pas encore entendu parler de Chat GPT, c’est que vous vivez dans une grotte. Ce site américain d’intelligence artificielle est pointé du doigt par tous les médias depuis quelques semaines, tant il produirait des textes aussi convaincants que s’ils étaient rédigés par des experts dans un domaine. En compilant des données et en imitant un style, le logiciel parviendrait à tromper enseignants et experts, et réjouit les étudiants peu scrupuleux.

J’avais envie de vous parler cette semaine, en période post-soldes, de l’impact de l’industrie du vêtement sur la pollution. Et plutôt que de partir dans ces recherches moi-même, j’ai eu l’idée d’interroger Chat GPT. Une fois inscrite sur le site (point que lequel il faudra s’interroger un jour en termes de RGPD et de détention des données), j’ai dû attendre mon tour. Car Chat GPT est pris d’assaut et nous sommes trop nombreux à solliciter l’intelligence artificielle. Le site est souvent saturé. Il faut donc oublier le recours à cette solution avantageuse en cas de « charrette ».

Le site écrit dans toutes les langues, j’ai donc naturellement tapé dans son moteur de recherche mon sujet : « Article sur la pollution dans l’industrie du vêtement ». Et voici ce que j’ai obtenu, en quelques minutes, et en voyant les phrases se former quasi instantanément sous mes yeux :

La pollution de l’industrie du vêtement est un problème croissant qui affecte non seulement l’environnement, mais aussi la santé des travailleurs et des consommateurs. Le secteur textile est le deuxième plus polluant au monde, juste après l’industrie pétrolière.

L’une des principales causes de la pollution de l’industrie du vêtement est la production en masse de vêtements bon marché. Les entreprises cherchent à maximiser leurs profits en réduisant les coûts de production, souvent en utilisant des matériaux bon marché et en externalisant la production dans des pays à bas salaires. Cela entraîne une utilisation excessive de pesticides et de produits chimiques dans la culture des matières premières, ainsi qu’une exploitation des travailleurs et une mauvaise gestion des déchets.

La production de vêtements en fibres synthétiques est également un contributeur majeur à la pollution de l’air et de l’eau. Les fibres synthétiques, comme le polyester, sont fabriquées à partir de produits chimiques qui peuvent être nocifs pour l’environnement et la santé humaine. Lorsque ces vêtements sont lavés, ils libèrent des microfibres qui finissent par se retrouver dans les océans et les cours d’eau, causant des dégâts considérables à la vie marine et à l’écosystème.

En outre, la tendance à la fast-fashion – c’est-à-dire la production rapide de vêtements à la mode à des prix abordables – a entraîné une surconsommation et un gaspillage énorme. Les consommateurs achètent de plus en plus de vêtements bon marché qui sont portés pendant de courtes périodes avant d’être jetés. Cela entraîne une augmentation des déchets textiles et une pression sur les ressources naturelles.

Il est évident que l’industrie du vêtement doit changer ses méthodes de production pour réduire ses impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine. Il est important que les entreprises adoptent des pratiques durables, comme l’utilisation de matériaux écologiques, la production locale, et la réutilisation et le recyclage des vêtements. Les consommateurs peuvent également jouer un rôle en achetant des vêtements de qualité supérieure qui durent plus longtemps et en choisissant des marques éthiques et durables.

En résumé, la pollution de l’industrie du vêtement est un problème complexe qui a des conséquences graves pour l’environnement et la santé humaine. Il est essentiel que les entreprises (…).

Que faut-il en penser ?

Reconnaissons-le, le logiciel ne s’est pas trop foulé ! On dirait un gentil exposé de troisième, qui enfonce des portes ouvertes, et dans lequel ne figure aucun chiffre – mais peut-être aurais-je dû le lui demander ?
Vous noterez que l’article n’est pas terminé. Le logiciel s’est arrêté au bout de l’équivalent d’un feuillet, je resterai sur ma faim quant à la conclusion.

Pour faire bonne mesure, j’ai ressaisi la même requête quelques minutes plus tard, pour obtenir un article presque identique, mais dans lequel l’aspect santé humaine ne figurait plus – et encore moins la question sociale des bas salaires.

Sur le raisonnement, les liens de cause à effet entre certaines phrases laissent perplexes : quel lien entre les pays à bas salaires et l’utilisation de pesticides ? Il manque une notion sur la productivité et la profitabilité, mais ne chipotons pas, ça n’est qu’un blog après tout…

Sur la forme, aucune faute d’orthographe ni de syntaxe apparente, mais il y manque à l’évidence mon style, et mon humour légendaire !

Je dois bien reconnaître que je ne suis pas encore prête à me faire remplacer de cette manière, et que je vais devoir plus sérieusement vous préparer cet article sur l’industrie textile et la pollution !