Depuis quelques mois, nous avons bien compris,  à quel point le contact avec la nature faisait partie de nos besoins essentiels.

Au moment du confinement, nous nous sommes mis à faire à nouveau tout un tas de choses par nous-même, en particulier tout ce qui se mange : gâteaux, pain, conserves, confitures, potages… Pendant les vacances, les plus petits ont peut-être découvert, dans une ferme ou le potager des grands-parents, que les tomates ou les fraises ne poussent pas dans des barquettes mais se cueillent à la main, et de préférence bien mûres. Pourquoi ne pas tenter de prolonger cette expérience toute l’année ?

Les enfants adorent mettre les mains dans la terre, ils adorent aussi récolter et goûter légumes ou fruits qu’ils ont ramassé ou fait pousser eux-mêmes.  Mais pour cela, ils doivent apprendre la patience, comprendre le cycle des saisons et suivre les conseils des adultes pour avoir la fierté de pouvoir cueillir et manger ce qu’ils ont planté. Un apprentissage ludique, qui développe leur curiosité et leur sens de l’observation, mais également utile en ce qu’il les sensibilise, dès leur plus jeune âge, au respect de l’environnement. Il est plus facile de faire passer des messages simples et directs en passant par l’expérience et l’observation.

Si l’on a la chance d’avoir un jardin, on peut en réserver un petit coin pour un mini-potager pour y mettre des petites tomates, des radis ou des herbes aromatiques. Ce sont des plants qui poussent rapidement et ravissent les enfants, leur donnant l’envie de poursuivre vers d’autres types de cultures. Dès 3-4 ans, et en fonction de leur dextérité, les enfants peuvent aider à planter, identifier les pieds, arroser… Le tout avec permission de se salir !

Quand ils sont un peu plus grands (7-8 ans), ils peuvent participer à retirer les mauvaises herbes ou à ramasser les feuilles, toujours sous la surveillance d’un adulte. On peut aussi leur réserver une grande jardinière pour qu’ils aient leur propre potager, dont ils sont responsables.

A défaut de jardin, pots et jardinières peuvent se placer sur une terrasse ou un balcon. Au pire, une petite serre d’appartement peut aussi faire l’affaire, même si les possibilités sont un peu plus limitées. Si le jardinage familiarise l’enfant avec les cycles de la nature, il le met aussi en contact avec ses habitants – oiseaux ou insectes – qui ne sont plus vus comme des nuisibles qui font peur, mais comme des partenaires indispensables.

Si l’on manque de place, mais que l’on veut voir les choses un peu plus en grand, et se lancer dans un potager familial, il existe des solutions partagées :

  • les traditionnels jardins ouvriers ou jardins familiaux. Depuis plus d’un siècle, ils se présentent sous la forme de parcelles appartenant à une municipalité et exploitées chacune par une famille. Leur vocation initiale était avant tout économique, pour permettre une autosubsistance des familles les plus pauvres. Ils sont malheureusement aujourd’hui de plus en plus rares, et font souvent l’objet d’une liste d’attente.
  • les jardins partagés se développent de plus en plus. Dans son plan de relance post-Covid, le gouvernement a d’ailleurs alloué 17 millions d’euros à la création de telles structures. Espaces collectifs où l’on partage le temps, les conseils et les récoltes, ils sont gérés le plus souvent par une association et s’avèrent également bénéfiques au développement du lien social, dans un quartier ou même au pied de résidences sociales. Qui plus est, ils participent à la végétalisation des espaces urbains, très minéralisés.

Vous manquez de temps pour faire pousser fruits ou légumes vous-mêmes mais vous souhaitez quand même initier vos enfants à la nature et aux produits du terroir ?

Les fermes-cueillettes sont pour vous ! Comme leur nom l’indique, elles s’ouvrent au public qui vient récolter lui-même fruits et légumes selon les saisons. Elles fonctionnent le plus souvent en agriculture raisonnée – pas forcément bio – et présentent l’intérêt de permettre de consommer local, en circuit court. Pas d’intermédiaires : le produit passe directement de la terre ou l’arbre où vous l’avez recueilli, jusqu’à votre assiette. La qualité des produits et le prix sont combinés, pour la plus grande joie des petits et des grands. Il n’est pas rare que ces fermes proposent des initiations ou découvertes supplémentaires : à l’élevage ou à l’apiculture, par exemple.

Outre l’aspect écologique et économique de ces travaux en famille, on remarque que les enfants familiarisés à la récolte apprécient davantage les fruits et légumes, qu’ils consomment avec moins de réticences que leurs petits camarades. Un bon point supplémentaire et une ultime raison de s’y mettre !

Pour aller plus loin :

– Fédération nationale des jardins familiaux :
– A télécharger, la brochure pour les enfants « Jardine au fil des saisons »
– Infographie de l’APPEL : « Jardiner en famille »
– Réseau des jardins partagés :
– Chapeau de paille, réseau de fermes-cueillettes : https://www.chapeaudepaille.fr/