Mes enfants, sans filtre et sans complexes, se plantent au milieu du salon en se curant tranquillement le nez. J’ai beau les reprendre, ils recommencent trois minutes plus tard. Je les reprends… tout en me marrant intérieurement. Car si mettre ses doigts dans son nez ne se fait pas, et que c’est-vraiment-la-chose-la-plus-dégoûtante… je l’avoue : je le fais aussi ! C’est juste que, moi, en jeune femme bien élevée, j’ai appris à ne pas le faire devant tout le monde. D’ailleurs, la dame assise à côté de moi à la terrasse du café le fait aussi, discrètement, ni vu ni connu.
Il en est du curage de nez comme de la vie des autres.
Je ne vois de la vie des autres que ce qu’ils veulent bien m’en montrer. Autrement dit, habituellement je n’ai accès qu’à leur image publique, qui est plus soignée, lisse et policée que l’image réelle. Pourquoi ce phénomène ? Il ne faut pas forcément y voir de la vanité ni une tentative consciente d’écraser les autres. Si l’image que nous renvoyons de nous-mêmes ou de notre vie de famille est souvent légèrement idéalisée, c’est déjà simplement parce que l’autre, par sa […]