Dans le roman de Vassili Grossman, Vie et Destin, le vieil Ikonnikov, un Soviétique interné dans un camp de concentration allemand, médite sur le sens du Bien. Il commence par remarquer que toutes les idéologies qui reposent sur le bien se sont dévoyées lorsqu’elles ont cherché à l’imposer. Elles ont voulu faire le bonheur des humains malgré eux. Il dit à propos du christianisme : “Jamais encore l’humanité n’avait entendu ces paroles : Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés… Aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent ; bénissez ceux qui vous maudissent ; priez pour ceux qui vous insultent…”
Au lieu du bien, la petite bonté
Les tortures de l’Inquisition, la lutte contre les hérésies, la guerre entre les protestants et les catholiques. Mais aussi la cruauté des ordres monastiques, des persécutions séculaires contre la science et la liberté, le génocide de peuples entiers… Tous les systèmes, qu’ils soient religieux ou politiques, désireux d’imposer le bien, ont fini dans […]