« Pourquoi as-tu eu tes enfants si tôt ? Tu as gâché ta vie, non ? »
Ces mots, je les ai reçus comme un coup de poing en plein ventre. J’avais 29 ans, un bambin de deux ans sous le bras droit, un deuxième d’un an sous le bras gauche.
Avais-je eu mes enfants trop tôt ?
À 26 ans bien tapés — à quelques mois près, j’étais pile dans la moyenne française. Et est-ce que j’avais gâché ma vie, en ayant mes enfants ? J’ai dû faire des sacrifices, c’est vrai, sur le plan personnel et professionnel. Je courais de ma salle de classe à la crèche, forcément. Et je n’ai pas fait tous les road trips dont je rêvais avec l’homme de ma vie, étant rapidement embarquée dans l’aventure parentale.
Mais… avais-je pour autant gâché ma vie ?
La femme qui m’avait lancé cette phrase à la figure était grecque et avait eu son premier enfant vers 40 ans. Sa carrière de diplomate était lancée, sa vie bien installée. Il m’a fallu du temps pour comprendre (et digérer !) sa remarque. Pour elle, il y avait en quelque sorte la femme puis la mère. Elle ne comprenait pas que j’aie pu entrer […]