Docteur en études anglophones et audiovisuelles et professeur à l’université de Bordeaux, Aurélie Blot a publié 50 Ans de sitcoms américaines décryptées (éd. L’Harmattan, 2013), une étude des représentations familiales dans les sitcoms américaines. On y découvre, entre autres, pourquoi les femmes de Wisteria Lane sont si désespérées et en quoi les représentations télévisuelles de la famille américaine ne sont pas anodines dans l’Hexagone.

« Je sais pas, Bree Van de Kamp fait ça tout le temps ».
Cette réplique de Tom, en réponse à une Lynette désemparée qui se demande comment elle parviendra à organiser un dîner officiel en dernière minute, résume la course à la normalité qui use inlassablement le moral de la mère de famille américaine.

« Les autres femmes y arrivent » ou « Les autres mères n’ont pas besoin d’aide »
sont autant de répliques cultes auxquelles ont recours les scénaristes de Desperate Housewives pour dénoncer la culture de la comparaison qui engage les mères de famille américaines à se conformer à une norme consistant ni plus ni moins en la perfection. […]