En physique, la résilience traduit l’aptitude d’un corps à résister aux chocs et à reprendre sa structure initiale. Adaptée à la psychologie, elle désigne la capacité d’un individu à surmonter les moments douloureux de l’existence et à se développer, en dépit de l’adversité. Autrement dit, la résilience consiste à prendre acte d’un traumatisme (quel qu’il soit), à apprendre à « vivre avec » et à rebondir en changeant de perspective, voire à se délivrer d’un passé empoisonnant pour en sortir grandi.

Boris Cyrulnik, à qui on doit la popularisation de cette notion, décrit la résilience comme “l’art de naviguer dans les torrents”. Il ne dit pas que la résilience est un acquis, il précise bien que la résilience est un art. Sa définition comporte de plus la notion de navigation. Si tu as déjà fait une croisière, tu le sais bien : on a beau connaître la destination, on met du temps à l’atteindre. On se prend des vagues, on tire des bords et on fait des détours. Bref, on échoue.

On échoue mais, à force de s’améliorer, on avance :

Pour ma part, j’ai longtemps eu une fausse croyance à propos de la résilience. Je la voyais comme une injonction supplémentaire : celle de surmonter à tout prix les difficultés que je vivais… et de […]