L’éducation positive peut être définie comme une approche éducative qui se focalise sur le renforcement des comportements positifs des enfants – plutôt que sur la répression de leurs comportements négatifs. C’est une forme d’éducation fondamentalement non-violente qui réprouve châtiments, menaces ou cris, et vise à créer un environnement éducatif bienveillant et respectueux de l’enfant et de ses besoins. Pour cela, les adultes – parents comme enseignants – vont davantage recourir à l’encouragement, la communication et la coopération.

L’éducation positive met l’accent sur des valeurs telles que la confiance en soi, l’empathie, la créativité, l’autonomie et la responsabilité, plutôt que sur les règles et les normes rigides.

Elle offre donc une certaine souplesse, car elle aide les enfants à développer leurs compétences sociales et émotionnelles – comme leur capacité à résoudre des problèmes, par exemple – plutôt que de se concentrer uniquement sur l’acquisition de connaissances scolaires. Les parents comme les enseignants qui utilisent cette approche cherchent à cultiver un climat de respect mutuel, de soutien et d’encouragement, qui favorise le bien-être émotionnel et le développement personnel des enfants selon leurs besoins.

Dans cette approche globale, la parentalité bienveillante occupe une place encore plus importante. Les parents sont incités à adopter non seulement une attitude aimante, mais aussi empathique et respectueuse envers leurs enfants. Cette approche repose sur l’idée que les enfants ont besoin de se sentir aimés, mais également soutenus et compris pour grandir de manière saine et équilibrée.

Les parents bienveillants cherchent à comprendre les besoins de leurs enfants, à les écouter et à les soutenir dans leur développement. Ceci passe par une communication ouverte et honnête avec leurs enfants. Tout parent est un enfant qui a grandi. Avec la parentalité bienveillante, chaque parent est invité à revisiter sa propre histoire, en étant conscient de sa propre éducation, afin de ne pas reproduire des schémas négatifs ou inadaptés. La parentalité positive prône une éducation basée sur la coopération, la communication et la confiance réciproque entre parents et enfants.

On doit à la psychologue américaine Jane Nelsen, associée à Lynn Lott, la popularisation dans les années 1990 de « la discipline positive ». Elle-même mère de sept enfants, elle s’est appuyée sur les travaux de deux psychiatres autrichiens, Alfred Adler et Rudolf Dreikurs pour développer une méthode qui combine fermeté et bienveillance.

Car on est en droit de se demander si cette approche n’est pas un peu idéaliste – voire parfois contre-productive. Prépare-t-elle vraiment les enfants à devenir les adultes de demain ?

Pour aussi emballante qu’elle apparaisse, cette logique de l’éducation positive n’est pas exempte de critiques. Certains font valoir que l’éducation positive peut encourager les enfants à devenir trop centrés sur eux-mêmes et à perdre le sens de la réalité. Ils suggèrent que l’accent mis sur l’encouragement et la valorisation peut parfois donner aux enfants une vision surévaluée d’eux-mêmes, et les empêcher de comprendre que tout le monde a des défauts et des faiblesses.

D’autres estiment que les parents ne peuvent se positionner à égal avec leurs enfants, et que la bienveillance et le respect n’empêchent par le maintien nécessaire d’une juste autorité, à laquelle tout enfant peut se confronter. L’autorité ne doit cependant pas tourner à l’autoritarisme.

Enfin, d’autres voix critiques soulignent également que l’approche de l’éducation positive peut être considérée comme trop permissive, en laissant aux enfants trop de liberté et en minimisant les attentes et les exigences.

L’effort serait relativisé, et toute frustration évitée. Or les enfants ont besoin de limites claires et de structures pour se sentir en sécurité et apprendre les compétences essentielles pour la vie. Ils ont aussi besoin d’avoir envie de dépasser les obstacles qui se dressent inévitablement sur leur chemin. Les leur éviter – ou remettre en question une certaine forme d’autorité – ne les prépare pas forcément aux étapes, épreuves et challenges qu’ils devront inévitablement affronter dans leur existence.

La psychologue Caroline Goldman s’est récemment insurgée contre les excès de l’éducation positive. Pour respecter le caractère non-violent de l’éducation, tout en posant des limites, elle propose la technique du time out, une « mise à l’écart temporaire », telle qu’elle l’explique à France Inter.

Il est important de noter que ces critiques ne remettent pas en question l’ensemble de l’approche de l’éducation positive, mais soulignent plutôt ses limites et les domaines d’application de cette méthode. Comme pour toute approche éducative, il est important de l’adapter aux besoins et aux caractéristiques individuelles de chaque enfant – et à sa propre sensibilité de parent.