Nulle intention scabreuse dans leur démarche, mais une traînée de poudre de compassion qui semble se répandre à travers le monde. Le câlin fait du bien, et c’est contagieux !

Cette friendly attitude vient d’Australie où en 2004 un jeune homme déprimé s’est promené dans son centre commercial préféré à la recherche de quelqu’un acceptant de le prendre dans ses bras. Portant une simple pancarte free hugs, il espérait recueillir un peu de chaleur humaine dans la froideur des villes. D’abord surpris, plusieurs inconnu(e)s s’arrêtèrent…
Il s’est bien vite fait « distributeur de câlins », ou pour être plus précis d’une étreinte (ou accolade) avec une personne bienveillante croisée dans la rue. Une démarche qui ne laisse pas indifférent et qui a rencontré ses adeptes enthousiastes comme ses détracteurs. Tout le monde n’est pas à l’aise avec l’idée d’être « pris dans les bras »…

Ce mouvement n’est pas sans faire penser à la mission que s’est donnée l’Indienne, Mata Amritanandamayi, aussi connue sous le nom de Mère Amma. Sa devise : « ma religion, c’est l’amour ». Cette femme pratique le darshan, la compassion par l’étreinte. Chacun de ses déplacements dans le monde est organisé autour d’une séance publique durant laquelle, des heures durant, elle serre simplement dans ses bras, pendant quelques instants, toutes les personnes qui se présentent à elle. En 35 ans, elle aurait ainsi étreint plus de 26 millions de personnes. Le cinéaste Claude Lelouch en a même fait le personnage central de l’un de ses derniers films (Un+Une, 2015).

Mais pourquoi les câlins font-ils du bien ?

A partir du moment où chacun est consentant, étreindre l’autre, le prendre contre soi, c’est l’entourer et le réconforter. Les bras qui enlacent et la chaleur qui se communique rassurent, à la manière d’un bercement profond. Ils expriment le soutien et la compréhension. Mais les câlins sont une usine à émotions, libérant dans notre cerveau un cocktail de neurotransmetteurs. Tout d’abord l‘ocytocine, l’hormone de l’attachement et de la satisfaction, qui fait immédiatement se sentir mieux. Elle diffuse la joie et l’apaisement. Les endorphines qui se libèrent font baisser la pression, la tension artérielle et le stress ; la sérotonine aide à lutter contre la tristesse et la déprime. Selon le psychiatre Gérard Leleu, auteur d’un Nouveau traité des caresses (J’ai lu, 2014) : « Le contact humain avec de la tendresse permet d’abaisser nettement le stress et de se détendre, grâce à la production d’endorphines en grande quantité. Un câlin vaut largement tous les médicaments légers pour lutter contre le stress au quotidien ».

Mieux encore, la pression thoracique légère exercée pendant une étreinte stimule le thymus, et la production de globules blancs qui participent à nos défenses immunitaires. Enfin, les capteurs de la peau envoient au nerf vague des informations de détente, qui activent le système nerveux autonome parasympathique – celui de la relaxation.

Pour les enfants, les câlins acceptés (pas ceux, imposés, qui étouffent) ont les mêmes vertus. Ils les aident à se sentir contenus, compris, réconfortés. Ils calment les chagrins ou redonnent courage. Loin de constituer un geste mièvre, le câlin est au contraire un acte de réassurance et de renforcement de leur confiance.
Dans le couple, les câlins (pas forcément d’ordre sexuel) témoignent d’une affection qui se passe de mots. Pour les timides, ils valent toutes les déclarations ! Se prendre dans les bras active la production d’ocytocine, renforce le lien d’attachement, dope le sentiment de compréhension mutuelle et aurait des conséquences sur la durée d’une relation.

N’attendez pas le 21 janvier (déclarée journée internationale du câlin) pour vous y mettre : la câlinothérapie, une prescription sans contre-indications !

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