« Il y a plusieurs vies dans une vie ». Cette affirmation m’a longtemps accompagnée. 

Elle m’a aidée dans les moments de deuil et de tristesse. Elle m’a permis, dans les périodes de transition et de changement, de tourner des pages de ma vie et d’écrire de nouveaux chapitres de mon histoire.

Aujourd’hui, tandis que tu me lis, chère Fabuleuse, elle m’apparaît sous un jour encore différent. Admettre qu’il y a plusieurs vies dans une vie, c’est aussi reconnaître qu’en tant que maman nous sommes amenées à vivre plusieurs vies simultanément. Maman de 6 h à 8 h 30 puis chef de projet, assistante, ATSEM, médecin, ingénieure… de 9 h à 18 h. Avant de retourner à nos vies de mamans. 

Chaque jour, avec nos plannings millimétrés en main, nous jonglons du mieux que nous le pouvons entre nos vies de femmes, de mères, d’épouses et d’amies. 

Parfois, la maternité a été une telle tempête pour nous qu’elle a bousculé sur son passage nos plus solides repères.

Chamboulant nos priorités, elle nous exhorte à trouver de nouveaux équilibres et nous pousse à articuler nos multiples vies différemment, selon nos besoins et ceux de notre famille. Elle dévoile aussi nos personnalités sous un jour nouveau. La maternité nous fait grandir et fait évoluer nos aspirations. 

Je pense à ces femmes, à qui leur métier plaisait beaucoup avant de partir en congé mat’, qui n’ont pas souhaité reprendre leurs fonctions à leur retour. Trop engageant, trop exigeant, trop éloigné de ce qui a aujourd’hui du sens pour elles. 

Leur travail ne correspond plus à ce qu’elles sont devenues.

Nous, les mamans, sommes à la recherche d’équilibre et d’harmonie.

Et nous parvenons d’autant plus sereinement à quitter notre foyer que notre métier nous plaît et nous épanouit. 

Car nous avons toutes appris en devenant mères qu’il y avait plus grand, plus fort, plus vital que le travail : il y avait la vie !

Il y a celles d’entre nous qui décident de se consacrer à leur vie de famille. Celles qui réduisent leur temps de travail pour passer plus de temps avec leurs enfants. Celles qui retrouvent leur poste avec joie, car elles s’y sentent bien et à leur place. Celles qui ont envie de changer de métier et qui entament une reconversion professionnelle. 

Autant de parcours et de récits de vie que de femmes. Aucune recette magique à l’horizon.

Simplement l’envie d’être heureuse et épanouie dans tous les aspects de notre vie.

Je connais aussi des femmes qui choisissent de garder leur emploi et qui passent à temps partiel pour développer une activité complémentaire. Elles ont conscience que leur emploi salarié leur assure une sécurité financière dont elles ont besoin, mais elles ont à cœur de renouer avec leur créativité et de révéler d’autres talents cachés !

En partageant cela avec toi, chère Fabuleuse, je pense à Célia qui est ingénieure et hypnothérapeute, à Fleur, cheffe de projet et créatrice de vêtements ou encore à Soline, préparatrice en pharmacie et sophrologue. Chacune à leur manière, elles sont inspirantes, je trouve. Elles ont accepté l’idée qu’un seul métier ne pouvait pas les épanouir totalement. Au fil des années, elles ont créé un équilibre professionnel qui leur ressemble et les épanouit vraiment, loin des clichés et des standards. Elles incarnent l’idée qu’il y a plusieurs vies dans une même vie professionnelle. 

Ce sont des mamans slasheuses.

Elles cumulent plusieurs activités qui n’ont rien à voir entre elles, révélant ainsi plusieurs facettes de leur personnalité. Leur quotidien n’est pas de tout repos, car elles jonglent avec plusieurs vies. Néanmoins, entreprendre et révéler leurs talents les fait vibrer.

Qu’on se le dise, être maman slasheuse, c’est tout sauf la voie de la facilité !

Les mamans slasheuses doivent gérer plusieurs projets sur le feu en même temps, s’adapter aux agendas de deux voire trois ou quatre équipes distinctes. Elles font face à des contraintes différentes d’un employeur à l’autre, d’un client à l’autre. Elles doivent être capables de mettre sur pause un projet pour se consacrer aussitôt à un autre, comme si leur cerveau pouvait se débrancher et, instantanément, se rebrancher ailleurs.

Être maman slasheuse, on ne va pas se le cacher : c’est fatigant physiquement et mentalement. Celles qui le sont travaillent bien souvent le soir, une fois leurs enfants couchés, pour terminer leurs journées.

Afin de ne pas s’épuiser, elles apprennent à développer des stratégies et déployer de nouvelles compétences :

  • Elles anticipent
  • Elles sont hyper organisées
  • Elles cloisonnent leur agenda en découpant leurs journées selon leurs activités
  • Elles se ménagent des moments de sas dans la semaine […]