Un des plus beaux cadeaux que mes parents m’ont fait, c’est de me laisser partir de la maison : à 14 ans, je suis partie en internat, ne rentrant que pour de brefs week-ends. Ma mère m’a un jour confié combien cela avait été dur pour elle. A 44 ans, elle s’est retrouvée sans enfants à la maison, après en avoir élevé cinq — elle ne pensait sans doute pas finir si tôt sa tâche auprès de nous. Je lui ai répondu que c’était la chose qui m’avait rendu la plus heureuse. Je réalise aujourd’hui en étant mère, combien mes mots ont dû la blesser. Mais ils étaient vrais. J’avais un grand besoin d’indépendance et d’autonomie, et […]