« Mes parents se sont séparés quand j’avais à peine quatre ans. Je n’ai aucun souvenir d’eux réunis. Mon enfance a été une succession de bouleversements, une sensation constante d’être trimballée de droite à gauche. Un beau-père tyrannique, alcoolique et violent m’a laissé des séquelles profondes, des valises trop lourdes à porter. Enfant, adolescente, j’ai grandi dans l’angoisse, la culpabilité et le stress permanent.

Puis j’ai rencontré l’amour, il y a près de vingt ans.

Mon homme m’a redonné goût à l’affection, à la confiance, à l’estime de moi. Pendant dix ans, nous avons vécu un amour fusionnel, une vie à deux, comblée. Puis est arrivé notre premier enfant. Et là, tout a basculé. La dépression post-partum s’est abattue sur moi comme une vague déferlante. J’étais paniquée, vidée, submergée par une fatigue écrasante qui m’empêchait de me lever. Des idées noires m’envahissaient, je pleurais sans fin. Pourquoi mes amies étaient-elles si heureuses avec leur bébé, alors que je me noyais dans la tristesse ? Je me disais que j’étais une mauvaise mère, incapable, inutile. Que je ferais mieux d’en finir.

Trois ans de thérapie et un traitement m’ont aidée à remonter la pente,

à replonger dans mon enfance pour en dénouer les fils emmêlés. Je m’en suis sortie, mais pas indemne. Mon couple en a souffert, notre fusion […]