Qui n’a jamais craqué devant un petit museau plaqué contre une vitre, ou une petite boule de poil qu’on vous dépose dans les bras – et qui n’attend qu’un gros câlin ? Si l’on n’est pas déjà propriétaire d’un animal, comme un Français sur deux, adopter un animal de compagnie est un sujet qui arrive un jour ou l’autre dans une famille. Entre les enfants enthousiastes, les parents plus circonspects – ou l’inverse, il va être important de revenir à quelques réalités très concrètes et impliquantes pour tous.

Pourquoi veut-il un animal ?

La demande d’un animal, quand elle vient d’un enfant, est une demande d’affection, une recherche de complicité. Cela ne signifie pas que votre enfant est malheureux, c’est juste qu’il veut un copain de jeu. La plupart des psychologues estiment que grandir avec un animal est une chance. Cette complicité participe au développement d’un enfant qui découvre un compagnon fidèle et qui ne juge pas, qui rassure, console, dont on est responsable, ce qui développe aussi l’altruisme, le sens des responsabilités et la conscience du vivant. Ça, c’est dans l’idéal. Car la plupart du temps, les enfants voient surtout l’attrait d’un « jouet vivant », surtout si leur cousin ou leur copain en a un, sans forcément intégrer toutes les conséquences de cet engagement. Et c’est à nous, parents, de faire prendre conscience des choses, sans céder au chantage affectif, ni à la paranoïa.

La question fondamentale va concerner la motivation de l’enfant, et son engagement (ou le vôtre) à s’en occuper au long cours ou à prendre le relais. Car si les NAC (nouveaux animaux de compagnie : lapin, gerbille, souris…) ne vivent que quelques années, un chien ou un chat est un compagnon qui va partager votre vie et votre foyer pour au moins une dizaine d’années – et, ne nous le cachons pas, parfois au-delà de la présence de votre enfant dans ledit foyer.

100 000 animaux sont abandonnés chaque année, le plus souvent par des maîtres bienveillants à la base, mais dépassés par le quotidien. Et ces chiffres ne prennent pas en compte les animaux relâchés dans la nature et que personne ne retrouve jamais.

Tous les enfants qui désirent un compagnon à poil jurent qu’ils le promèneront, quand le plus souvent ce sont des parents exténués qui s’en chargent. Etes-vous prêt à l’assumer quoi qu’il arrive ? Prenez le temps d’en discuter en famille, en envisageant différentes situations, et le rôle de chacun.

A quoi faut-il s’attendre ?

Listons tout de suite les critères très matériels auxquels il faut vraiment penser avant de s’engager :

La taille de votre foyer, la présence éventuelle d’un jardin ou d’un espace extérieur (balcon, terrasse…) pour l’animal.

Le temps que vous pourrez consacrer à ses soins quotidiens : nettoyage de son espace de vie (cage, litière…), lavage, nourriture, promenades mais aussi présence et jeu !
Si vous passez tous l’essentiel de la journée en dehors du foyer, l’animal peut-il rester seul ? Risque-t-il de s’ennuyer ?

L’engagement sur la durée. Ce nouveau membre de la famille va cohabiter avec vous pendant plusieurs années, mais il va aussi falloir envisager ce qu’il adviendra pendant vos vacances. Doit-il être gardé ? Peut-il vous accompagner ? Devrez-vous limiter vos déplacements ?

Le budget : nourriture, entretien, vétérinaire, assurance, frais de garde…

Comment faire ?

Le choix de l’animal va dépendre de certains des critères susmentionnés, mais aussi de l’âge de l’enfant. Les très petits animaux, plus fragiles, comme les cochons d’Inde ou les hamsters, sont peu adaptés aux petits enfants. Un point que vous pourrez approfondir avec cet article.

Il est encore possible d’acquérir un chien, un chat ou un lapin dans une animalerie, mais ce sera interdit pour les deux premiers à partir du 1er janvier 2024, et ce pour éviter les achats coup de cœur, un samedi de shopping dans une zone commerciale, et vite regrettés. Idem pour les acquisitions sur internet, comme par une petite annonce sur « Le Bon Coin », par exemple. De nombreuses arnaques subsistent, avec des animaux provenant de l’étranger, dotés de faux certificats, parfois malades. Seuls les éleveurs agrées (et contrôlés) pourront à l’avenir proposer l’acquisition à titre onéreux de chiens ou chats.

La solution la plus courante consiste à adopter un animal qui se trouve déjà dans un refuge, comme ceux de la SPA. L’association milite pour une « adoption responsable » (et propose une réflexion à partager en famille dans cet article) et peut aider à choisir l’animal en fonction de son mode de vie. On peut même lui rendre une visite avant de se décider. Vacciné, identifié, il n’attend que vous (liste des refuges). L’adoption n’est pas totalement gratuite, la SPA demande une contribution qui couvre certains des frais engagés pour l’animal. Depuis octobre 2022, la loi impose désormais à toute personne primo-acquérante d’un chat, chien, lapin ou furet de remplir un certificat d’engagement et de connaissance, afin de formaliser son implication. Un engagement qui amène à réfléchir.

La demande d’un animal, aussi légitime soit-elle, ne se prend pas en compte à la légère. Noël n’est certainement pas la meilleure période pour accueillir un compagnon à quatre pattes, si précisément on ne veut pas l’assimiler à un jouet. Cela mériterait donc d’attendre un peu, pour bien aborder tous les aspects affectifs et pratiques, histoire aussi d’envisager si cette motivation dépasse la période des fêtes.

Pour aller plus loin :

– le blog de deux étudiantes vétérinaires, rempli de conseils
– le site de la société protectrice des animaux (SPA)
– les vidéos « junior » de la Fondation Brigitte Bardot : Adopte le bon geste
– une base de données d’articles pour la santé des chats et la santé des chiens (site du laboratoire MSD)
– en podcast : Ils défendent le bien-être animal