Ce mercredi 10 mars 2021 se souviendra longtemps des nouveaux exploits du phénoménal gardien de but costaricien du Paris St Germain, Keylor Navas, un sportif marqué par la grâce. Il a été clairement somptueux dans un match au Parc des Princes où le PSG n’a pas brillé mais assuré l’essentiel, une nouvelle qualification en quart de finale de finale de Champions League face au Barça, qu’ils avaient humilié lors du match aller au Camp Nou sur le score de 1-4.
Auteur de neuf arrêts, Navas a été déterminant permettant aux Parisiens de préserver le nul contre le FC Barcelone (1-1) mercredi soir. Trois parades face à Dembélé (11e, 19e, 35e), un sauvetage divin face à Dest (21e) puis deux sur des tirs de Busquets (42e, 62e) sans oublier évidemment l’arrêt incroyable du penalty de la star argentine du Barça Lionel Messi (45e+1), viennent résumer la prestation de celui qui est devenu le héros parisien de ce match. Les réactions sont unanimes pour saluer l’homme en vert.
Ses partenaires tout d’abord, comme le capitaine Marquinhos « Il faut savoir tenir dans les moments difficiles. C’est ce que nous avons su faire. Avec l’aide de notre grand gardien qui a fait la différence », ou par les mots de Marco Verratti replaçant le joueur dans une carrière déjà remarquable « Keylor a montré ça plusieurs fois dans sa carrière, il a gagné trois Ligues des champions avec le Real Madrid. Ce soir, il a démontré que c’est un grand gardien. On est heureux de l’avoir ici à Paris ».
Le nouvel entraîneur du PSG Mauricio Pochettino, pour sa part, précise qu’« Il a démontré une fois encore toutes ses qualités et rappelé qu’il était un top gardien mondial. ». Même du côté catalan, pourtant sous le coup de cette première élimination à ce stade de la compétition depuis quatorze ans, les éloges étaient de rigueur. Et quant à Navas, c’est avec humilité et bienveillance qu’il se positionne : « Je suis très content. Merci à Dieu ! C’était un match difficile. Le pénalty ? C’est toujours difficile, surtout face à Messi. Grâce à Dieu, je suis resté concentré et ça nous donne beaucoup de joie à tous. Ce penalty est pour Sergio Rico (le second gardien de l’équipe, qui vient de perdre son père) et sa famille. Il a tout mon soutien. »
« Grâce à Dieu ! »… L’expression n’est pas une simple forme de langage. Elle reflète des convictions et un engagement spirituel qui colle au portier parisien. Un homme de foi en somme en plus d’être une star du ballon rond, qui vient s’inscrire dans la lignée de plusieurs joueurs du PSG depuis quelques années comme le brésilien Marcos Ceara.
Tout récemment, dans une interview au journal espagnol El Pais sur l’importance de l’équilibre et de la force mentale, il a témoigné très précisément de sa foi chrétienne : « Pour moi, être capable d’être toujours en communication avec Dieu est ce qui me donne beaucoup de paix. Savoir ce que la Bible me dit est très important et j’essaie de la suivre. Je sais que je suis humain et que je fais beaucoup d’erreurs, mais Jésus m’a appris qu’il faut être humble quelle que soit la position dans laquelle on se trouve, que tout ça ne veut pas dire grand-chose. J’essaie de trouver de la stabilité pour pouvoir profiter des bons moments, tout en sachant que cela ne fait pas de moi quelqu’un de plus que les autres. J’essaie de rester calme et de ne pas laisser ces succès me monter à la tête. Et dans les moments difficiles, c’est la même chose : Dieu me donne la force de savoir que j’ai le talent qu’il m’a donné, que j’ai ces qualités et ces dons pour pouvoir me relever de cette situation. »
Le joueur de football est connu pour avoir toujours été ouvert sur sa foi chrétienne et sur l’importance de la Bible et de la prière. Même si, pour lui, la foi est une forme d’héritage familial, avoir une relation personnelle avec Dieu, pouvoir lui parler, le prier et sentir sa présence au quotidien… est venu plus tard et cela a été la plus belle chose qui lui soit arrivée, aime-t-il dire. « Cela a changé ma vie. Ça a rempli le vide dans mon cœur. C’est pourquoi je suis si reconnaissant ». Une foi chrétienne que Navas ne considère pas comme juste intellectuelle, mais qui influe pleinement sur sa manière de considérer son chemin de vie. « Le Christ me donne la sagesse, un esprit paisible et un cœur fort pour lutter dans les moments difficiles, et pour ne pas devenir fou, pour garder les pieds sur terre et être humble dans les moments de bénédiction et de bonheur ». Conscient des responsabilités qui sont les siennes en tant que footballeur de premier rang, il revendique que Dieu est celui qui l’aide à bien réfléchir à chaque décision de sa vie, « pour être sûr qu’elle m’édifie. Il y a beaucoup d’enfants et de jeunes qui me suivent, et je veux leur donner un bon exemple ».
L’article d’El Pais est l’occasion d’avoir des nouvelles fraîches du vécu du gardien costaricien dans son club parisien, sur cette dimension spirituelle. Il nous apprend ainsi qu’il a pu, à l’instar de Ceara à son époque, démarrer un groupe de type évangélique dans lequel se vivent des temps d’études bibliques et de prière à une dizaine de personnes. « Cela nous aide à toujours garder cette relation personnelle avec Dieu, ce qui est le plus important pour moi, et toujours essayer d’aider les autres, afin qu’ils puissent avoir cette relation avec Lui » précise Keylor Navas.
Et d’ajouter que deux textes de la Bible sont pour lui particulièrement parlant dans son contexte de star du ballon rond. Des versets situés tous deux dans l’épitre aux Galates « Alors, est-ce que je cherche à être d’accord avec les hommes ou avec Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si je voulais encore plaire aux hommes, je ne serais plus serviteur du Christ. » (Gal. 1.10) et « Voici ce que l’Esprit Saint produit : amour, joie, paix, patience, bonté, service, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi. » (Gal. 5.22-23). « Je pense que ce sont des choses que nous devrions tous avoir. C’est difficile, mais j’essaie de me baser sur cela pour avoir la paix de l’esprit et la maîtrise de soi », a déclaré Keylor. Un joli programme en effet, gage d’un témoignage hélas trop atypique chez bien des artistes du stade, et même parmi ceux qui, également, témoignent de leurs convictions de croyants.