Devenu protestant il y a quelques années, Florent lutte à sa manière pour faire bouger les choses. « Je crois, dit-il, que notre société a besoin de s’éloigner du mirage de l’argent et de l’égotisme des réseaux sociaux. Les divers confinements m’ont remis l’essentiel devant les yeux : depuis la révolution industrielle, l’humain a trop puisé sur les ressources de la planète qui le loge et a oublié qu’il n’est pas grand-chose devant Dieu ».

Changement profond

Depuis la crise sanitaire, Florent photographie des situations sociales plus positives et écrit sur des sujets plus spirituels. Lors du premier confinement, il a créé une série en quatre volets sur « les bonnes volontés ». Il y a mis en exergue des bénévoles mobilisés généreusement pour fabriquer des visières et des surblouses pour des hôpitaux en pénurie, et pour distribuer des repas à des personnes dans la misère, notamment à l’église Saint-Bernard à Paris.

La série est visible sur son site : florentpommier.com. Depuis peu, il a entamé une collaboration avec le groupe Bayard presse. Auparavant, il a collaboré longtemps avec 60 millions de consommateurs. « Ce travail, se souvient-il, m’a permis de relativiser l’importance des biens de consommation et de l’argent. J’ai retenu deux choses capitales : ne pas prendre pour argent comptant ce que les marques racontent et font miroiter ; prendre du recul sur le matérialisme ambiant ». Aujourd’hui, animé par sa foi, Florent aimerait que son travail soit davantage porté sur l’humain et les initiatives qui le valorisent. Pourtant, rien n’était écrit d’avance à sa naissance.

Né dans une famille de culture catholique, dans laquelle seule sa grand-mère maternelle était croyante et pratiquante. Pendant ses études à Sciences Po et à l’école de journalisme, Florent sent le besoin d’une vie métaphysique. Mais c’est lors d’un voyage en Israël avec sa grand-mère que tout bascule.

Grâce à une autre

Devant la Mer morte où ils méditaient tous les deux, Florent a une révélation. Dans l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, sa grand-mère lui fait réciter le Notre Père. Ému, il pleure. Ce jour-là, il sent que rien ne sera plus comme avant. Florent considère que sa grand-mère l’a initié. C’est là que débute réellement son parcours de chrétien-croyant. Avec un grand sourire, il déclare : « Ma mamie m’a aidé en me disant : “L’important est que tu sois heureux et tu t’épanouisses. Dieu est amour, Jésus reste Jésus et toi mon petit-fils” ». Cette grand-mère a été comme « un ange bienveillant » sur son parcours. Pour trouver un compromis avec lui-même, Florent rejoint l’association David et Jonathan. Dans sa quête, il fréquente d’abord l’Église protestante Hillsong, avant de pousser la porte de l’Église protestante unie de Montparnasse-Plaisance. C’est là qu’il a trouvé sa place. Il s’y sent bien.

Aujourd’hui, il fait partie de l’équipe d’encadrement de l’éveil biblique des 4-6 ans. Florent a aussi un engagement social. Il participe au comité de pilotage d’un programme de logement de réfugiés, porté par l’association Solidarités nouvelles pour le logement (SNL) et plusieurs paroisses catholiques et protestantes du 14e  arrondissement de Paris. « J’essaie de porter en bandoulière, dans mes articles, les valeurs de partage, d’entraide et d’amour, mais aussi de sobriété », conclut-il. Dans son travail de journaliste, c’est la recherche de vérité qui le motive. « On ne peut pas se permettre de laisser prospérer des rumeurs et des complots », poursuit-il, « sinon, la démocratie en paiera le prix ».