Deux mois après le déconfinement, le constat est édifiant : dans la rue et dans la plupart des lieux publics, plus personne (ou presque) ne porte de masques. Nos concitoyens ont la mémoire courte – à croire que nous n’avons rien vécu d’atypique ces derniers mois. Pire, ceux qui l’utilisent encore passent manifestement pour des extra-terrestres. On me jette dans la rue ou dans les magasins des regards condescendants dont je n’ai que faire… Oui, parce que moi, le masque je persiste à le porter, même dehors – et je vais continuer à le faire.

Je prends pour une excellente nouvelle l’annonce de l’obligation de porter un masque dans les lieux publics. Puisqu’on a vu que le civisme de certains Français avait rapidement cédé à leur esprit capricieux et rebelle, il va à nouveau falloir que des « grandes personnes » décident à leur place. Bref… Mais je ne veux pas céder aux critiques et admonestations, soyons plutôt pragmatiques (c’est l’esprit de ce blog).

Pour quelles raisons je le porte ?

  • Parce que malgré les polémiques, entre rien et quelque chose, j’estime qu’une protection, même imparfaite est toujours préférable. Mais rappelons-nous que la seule vraie protection est la distance. Le masque est une alternative quand on est contraint à la promiscuité – comme dans les transports, par exemple.
  • Je ne me sens pas brimée dans mes libertés publiques en portant un dispositif de prévention. En revanche, je le serais vraiment si j’étais à nouveau empêchée de sortir de chez moi – ou d’aller travailler – comme ce fut le cas pendant 8 semaines en France. Pour moi, la liberté essentielle est quand même celle d’aller et venir. Entre deux contraintes, j’ai fait mon choix.
  • J’ai des parents que j’adore, et qui ont (un peu) plus de 70 ans, et je veux les garder le plus longtemps possible. Sans les mettre en danger potentiellement, ni moi, ni les fabuleux adolescents potentiellement porteurs asymptomatiques qui me tiennent lieu d’enfants.
  • Je travaille avec des personnes que je reçois pour leur bien-être. Il me paraîtrait donc inconséquent et illogique de leur faire prendre le moindre risque. En me protégeant, je les protège aussi.
  • Le masque me donne un air mystérieux, évite que l’on me reconnaisse et certains jours me libère de la case « maquillage ». Pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ??
  • J’ai voyagé dans des pays asiatiques où le masque est monnaie courante – et ne cause manifestement pas de ravages sanitaires prétendument dus au manque d’oxygène. J’ai toujours trouvé que c’était une marque de politesse et de respect pour les autres.
  • En tant que Chrétien, l’Espérance soutient ma vie et je n’ai pas particulièrement peur de retourner au Créateur. En revanche, attendre cette délivrance pendant plusieurs semaines en étant intubée avec un écarteur et des tubes dans la trachée ne me branche pas trop. Le Ciel peut attendre, j’ai encore quelques trucs à faire ici-bas.

J’espère que dans ces arguments totalement subjectifs, vous saurez trouver et ajouter les vôtres !

Vous m’avez convaincu. Comment on fait ?

Ceci posé, comment s’en sortir avec ce fichu masque, puisqu’il va devenir l’accessoire indispensable de notre été ? Je suis sophrologue, et l’une de mes spécialités est la maîtrise de la respiration. Pour avoir partagé avec d’autres professionnels qui utilisent un masque depuis des années (dentistes, infirmières de bloc) et pour avoir fait quelques tests moi-même, je vous suggère quelques conseils :

  • Si le masque freine un peu l’apport d’air et d’oxygène, soyez attentif à sa qualité. Pour les masques durables, veillez à ce que le tissu ne soit pas trop serré. Sinon, utilisez les masque jetables, moins contraignants. Si, comme moi, vous êtes embarrassé par le côté « jetable », réservez-le à certains usages où l’on est très confinés (les transports, par exemple).
  • Pour empêcher l’excès de chaleur et d’humidité sous le masque, il est préférable d’inspirer et d’expirer par le nez. Or, face à cet écran que constitue le masque, la tendance est de respirer par la bouche. Cela augmente la présence de CO2, que l’on risque toujours de ré-inspirer en excès. Il faut quelques minutes pour s’habituer à respirer uniquement par le nez, en le faisant au début lentement. Entraînez-vous chez vous, dans un univers familier et sans risque, c’est la meilleure manière de reprendre la maîtrise.
  • Pour augmenter la sensation de confort, mangez de temps en temps un bonbon ou un chewing-gum à la menthe. Effet fraîcheur garanti (et sur l’haleine, je vous laisse apprécier…).
  • Faites des pauses ! Idéalement, il faudrait prendre 2 à 3 minutes toutes les heures pour respirer sans masque. Sinon, profitez des moments où vous êtes seul – ou systématiquement lorsque vous allez vous laver les mains. Posez-vous, respirez lentement, appréciez l’air frais…
  • Apprenez à la mettre et surtout à le retirer en toute sécurité, avec son complice, le lavage de main (au savon ou au gel). Les masque jetables se jettent (pas par terre, hein ?) et les durables se mettent dans un sac en tissu ou en plastique, en attendant de les laver.

Mon petit truc : j’ai une petite pince à dessin accrochée au revers de mon t-shirt/chemisier, que j’utilise pour pendre mon masque quand je bois, ou je vais au restaurant. Ça évite de le poser n’importe où.
Vos commentaires sont les bienvenus : pas sur les arguments pour ou contre, mais sur les autres « trucs » qui fonctionnent pour vous.
Beau week-end !