Certaines femmes se plaignent du carcan où les contient le fait d’être mère. Que la maternité implique le risque d’un sentiment d’enfermement, l’idée n’est pas neuve. Mais il y a une différence entre les regrets du quotidien et le regret profond d’avoir donné la vie. 

Les regrets du quotidien surgissent fréquemment dans la vie d’une mère. Ce sont ces impressions de saturation les soirs  où vos trois enfants vous sollicitent en même temps à 19h alors que vous venez de rentrer d’une journée pourrie au travail et que vous rêvez d’une douche au calme, par exemple. C’est cette exclamation que pousse Sandrine pendant la séance — « Mais pourquoi j’ai tant voulu avoir des enfants ? » —, alors qu’elle doit annuler un week-end entre copines parce que son mari a une urgence dans son travail. Ces regrets-là surviennent quand les efforts sont un peu trop lourds, quand la place donnée à ton rôle de mère étouffe le reste. Ils sont précédés de joies et suivis de réajustements. Ces regrets-là, plus ou moins fréquents, font partie de l’ambivalence qui anime les sentiments de toute mère. 

En effet, la maternité remue.

C’est un chemin qui nous fait sortir de nous-mêmes en même temps qu’il nous renvoie sans cesse à notre propre relation à […]