Septembre est non seulement la période de la rentrée mais aussi celle des inscriptions – ou réinscriptions – aux activités pour nos chers enfants. Vous avez peut-être fait la queue devant le stand du cours de tennis, tout en vous demandant si ce sport était aussi bénéfique pour vos loulous que le trampoline ou la poterie ? Ou bien vous avez décidé de « prendre votre mercredi » ou d’en faire une journée de télétravail, pour qu’ils profitent de votre présence. Fort bien, mais comment les occuper, sans vous énerver ?
Quoi qu’il en soit, avant de les inscrire à tout un tas de cours, réfléchissez avec eux à ce qui pourrait leur convenir au mieux. Les activités les plus stimulantes pour les enfants varient bien évidemment selon leur âge, leurs centres d’intérêts individuels et leur développement. Vous avez peut-être vous-même des attentes – concernant l’apprentissage d’une langue, par exemple ? Mais si vous voulez qu’ils adhèrent avec plaisir aux choix proposés, c’est important de les y associer.
Ceci posé, choisissez aussi une activité accessible – pour y aller à pied ou en vélo, par exemple. Si l’âge de votre enfant le permet, il pourra aussi s’y rendre seul pour gagner en autonomie et en confiance. Vérifiez que les horaires n’imposent pas de manger un sandwich sur le pouce. Se priver de bons moments pour assister absolument à un cours est un peu dommage…
Ensuite, pas trop de suractivité ! Même s’il est important d’aiguiser leurs curiosité, capacités, aptitudes, inutile de les éreinter dans des moments sensés leur offrir aussi du repos.
Dedans ou dehors ? Seuls ou accompagnés ?
A la maison, pensez aux activités qu’ils peuvent faire seuls (jeux de construction, dessin, bricolage…) ou que vous pouvez faire avec eux, même sur un temps court : cuisine, pâtisserie, tricot, couture, confection d’objets artisanaux (bougies, savons, pyrogravure…). La tentation du « tout télé » ou « tout jeu vidéo » est sans doute grande si vous perdez patience. Toutefois, dans ces moments-là il serait préférable de privilégier les activités qui les remettent dans leur corps, leur imagination, leur créativité… Cela développe aussi la coordination main-œil (excellente pour conforter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture), les compétences motrices fines, et les familiarise avec la résolution de problèmes.
Prévoir des temps de lecture peut s’avérer intéressant pour le développement de leur vocabulaire et de la capacité à conceptualiser. Difficile de faire lire les enfants aujourd’hui ! Pourquoi ne pas instaurer une « demi-heure de lecture familiale », où vous donnez vous-même l’exemple en prenant un roman pour vous installer dans le salon et dans le calme avec eux. Cela permet d’abord d’aller ensemble à la bibliothèque pour choisir les livres adaptés à leur âge et envies. Echanger ensuite sur vos lectures respectives peut aussi être une manière de les aider à verbaliser et structurer leur réflexion.
Les jeux de société et de réflexion comme les échecs, les jeux de stratégie ou les casse-têtes favorisent également la réflexion critique, la planification et la résolution de problèmes.
Vous pouvez les accompagner pour des activités à l’extérieur : vélo, parcours sportif ou n’importe quel sport que l’on peut pratiquer en famille – y compris en initiation pour toutes les générations.
Mais vous avez peut-être décidé qu’il serait préférable qu’ils s’épanouissent à l’extérieur, et avec d’autres que vous ? Vous pouvez vous tourner vers les clubs et associations qui organisent des cours, ateliers, activités d’éveil ou pédagogiques toutes excellentes pour leur développement, sans tomber non plus dans la surenchère.
Une activité extra-scolaire n’est pas indispensable avant l’âge de 5 ans. Et une par semaine suffit largement.
Une fois en école élémentaire, ils peuvent plus facilement pratiquer deux activités, avec des moyens et des objectifs différents : un sport et une langue, une activité artistique ou ludique et une autre plus physique. Et dans la série « apprentissage de la débrouillardise », on ne dira jamais assez tout le bien qu’on pense du scoutisme !
En revanche, ne vous étonnez pas si, une fois au collège, ils lâchent l’affaire. Les choix que vous leur avez imposés seront plus difficiles à maintenir sur la durée. Ils ont leurs propres rejets et envies. Guidez-les vers une offre plus large ou originale. Si votre fille ne veut plus entendre parler de la danse classique, elle préférera peut-être le hip-hop ou la natation artistique.
L’art de ne rien faire non plus
La stimulation semble être parfois le mot d’ordre de certains parents qui veulent assurer à leurs enfants un avenir à la hauteur de leurs capacités. Mais les enfants ont aussi besoin de s’ennuyer, pour de nombreuses raisons nécessaires à leur développement : encourager leur imagination et leur créativité, développer leur autonomie, apprendre la patience, découvrir par eux-mêmes leurs sujets de prédilection, développer leur sociabilité au cœur de laquelle l’amitié – et tout ce que l’on peut inventer à plusieurs tient une place de choix. Nous avions déjà évoqué les bénéfices de l’ennui et de l’attente.
Toutefois, l’ennui excessif et chronique n’est pas non plus bénéfique pour les enfants. Et c’est bien à nous, parents, de trouver le bon équilibre entre permettre aux enfants de s’ennuyer de temps en temps pour de bonnes raisons, et encourager des activités structurées, stimulantes et enrichissantes pour soutenir leur développement.