Le champion espagnol, vainqueur de Roland Garros pour la quatorzième fois cette année, est un homme méticuleux, au mode de vie réglé comme une mécanique.

Il y a quelques jours, Le Parisien/Aujourd’hui en France analysait dans un article très documenté les rituels de Rafael Nadal, lorsqu’il participe à un match de tennis. Un ensemble de mouvements précis et d’habitudes répétées, dès l’entrée du court, jusqu’à l’enchainement des gestes qui précèdent son service. Cette « valse en 6 temps » est d’ailleurs bien connue des afficionados du champion espagnol : réajuster son slip sous son short (!), relever l’épaule de son maillot, replacer ses cheveux derrière ses oreilles, se frotter deux fois les ailes du nez, puis le front, essuyer la ligne de fond de court et taper deux fois ses chaussures avec sa raquette. Ouf ! Les mêmes gestes, toujours dans le même ordre, et de manière immuable.

Superstition ou maniaquerie obsessionnelle ? Pas du tout, plutôt une « ronde », exécutée en conscience. La répétition de gestes ainsi codifiés a pour objectif de rassurer. Tout le monde peut le faire, et même l’instituer, toutes les fois où on besoin de calmer l’appréhension, voire la peur.

Pris séparément, chacun peut paraître anodin, voire stupide. Ensemble ils constituent une petite musique personnelle qui réconforte, une ritournelle intérieure, comme une sorte de doudou mental. Qui plus est, tous les gestes qui créent un contact avec le corps réconfortent encore plus. Et dès lors qu’ils sont choisis et conscientisés, on ne peut plus parler de TOC (troubles obsessionnels compulsifs).

Rafael Nadal a d’autres habitudes. Comme poser ses serviettes le long du court, aligner deux bouteilles d’eau, étiquettes tournées vers lui ou venir s’essuyer systématiquement après chaque point. Là, il s’agit davantage d’une routine. La routine est une succession d’actions qui s’enchaînent dans un ordre logique, voire harmonieux, pour se simplifier la vie. L’objectif est simple : plus c’est pareil et plus c’est facile.

Les routines créent une économie d’énergie cognitive ; elles apaisent le mental. En évitant de se disperser dans des détails matériels, qu’il a réglés une fois pour toute, Nadal rassemble sa concentration au profit de son jeu.

Si Rafael Nadal entre sur le court du pied droit, en tenant sa raquette de la main gauche, ça n’est pas davantage par superstition, mais pour créer un rituel personnel. C’est un mini rite de passage pour matérialiser un changement d’état. Dans son cas, ce rituel personnel lui indique qu’il entre dans un temps à part, celui de la compétition. Il devient un homme différent. Cette habitude mobilise toutes ses ressources au service de son objectif : gagner.

Alors, comment faire pour l’imiter ?

On peut s’inventer une petite ronde personnelle toutes les fois où on doit se donner du courage : toucher un objet dans sa poche, lisser son sourcil, caresser le dos de sa main, se racler trois fois la gorge… Cela peut être utile avant un entretien, un rendez-vous important…

Les routines sont efficaces dans la régularité, en particulier le matin, ou le soir avant de se coucher. Préparer ses vêtements pour le lendemain, prendre sa douche tiède, mettre son pyjama, se brosser les dents, puis les cheveux, lire un polar pendant 10 minutes et éteindre la lumière est une routine pré-sommeil facile – et qui plus est favorable à l’endormissement.

Les rituels accompagnent les moments où l’on doit être pleinement soi. Entrer dans la salle de réunion toujours du même pied (ce que font également les moines bouddhistes dans un dojo zen), comme si on entrait dans l’arène, tourner la tête à droite puis à gauche avant d’écrire un rapport, se balancer du pied droit au pied gauche avant de commencer à parler en public sont des mini rituels discrets, juste pour soi et se recentrer.

Il ne vous reste plus qu’à choisir les vôtres pour créer un cadre qui vous rassure.