Si vous avez la chance d’avoir encore vos parents – ou vos grands-parents – vous savez que l’un de leur désir le plus cher est de pouvoir rester à leur domicile, surtout si aucun problème de santé ne justifie qu’ils soient dans un établissement médicalisé. L’âge – et même le grand âge – n’est pas un obstacle car de nombreux moyens existent pour leur permettre de conserver leur autonomie. Pour autant, un logement peut devenir une source de risques, même si on le connaît parfaitement. Les chutes traumatisantes sont la première cause de décès par accident chez les seniors. En France, pour une population âgée de 9 millions d’individus, on estime le nombre de chutes annuelles à 2 700 000, qui ont entraîné 450 000 blessures, 110 000 hospitalisations et plus de 5000 décès*. A minima, elles ont des conséquences physiques, déclenchant des incapacités qui accélèrent la perte d’autonomie. Mais leurs répercussions peuvent aussi être psychologiques : perte de repères, troubles cognitifs, anxiété, dépression… Par ailleurs, une première chute peut développer une peur de tomber, qui devient un fort facteur de récidive.

Au delà des troubles de l’équilibre ou des effets secondaires de certains médicaments, l’environnement dans lequel évoluent nos aînés recèle nombre de risques potentiels. Entre un tiers et deux tiers des chutes ont lieu à l’intérieur, principalement au domicile de la personne.

Un méticuleux tour d’horizon du logement va permettre de déjouer les principaux pièges, pièce par pièce :

Dans l’entrée et le séjour :
– on retire les tapis dans les endroits de passage fréquent. Pour les autres, on met un support antidérapant en dessous, ou du ruban double-face.
– on privilégie un mobilier stable, et on évite les meubles (tables basses notamment) avec des angles pointus – ou en verre.
– on désencombre tout ce qui pourrait constituer un obstacle : plante, guéridon, meubles bas…
– on place des plots de rehaussement sous les pieds des sièges s’ils sont trop bas.
– on vérifie que les barres de seuil sont bien fixées.
– on s’assure que l’éclairage est suffisant pour « bien voir ».
– on pose une main courante de chaque côté dans les escaliers, dont on retire les tapis ou tout objet créant un obstacle (plante, décoration…).
– on peut contraster le rebord des marches avec un ruban de couleur – ne serait-ce que la première et la dernière marche.

Dans la chambre :
– on installe un interrupteur de type va-et-vient à proximité du lit.
– on met du ruban phosphorescent autour des autres interrupteurs.
– on évite les fils électriques qui traînent au sol : on les scotche au mur ou à la plinthe.
– on vérifie la solidité des garde-corps des fenêtres.
– on peut aussi passer aux volets roulants, qui s’activent à l’aide d’une télécommande.
– de même, des ampoules connectées (ou pilotées via une télécommande) évitent les déplacements trop nombreux – et surtout les mouvements dans le noir.

Dans la salle de bains :
– on fixe une barre d’appui dans la douche ou la baignoire.
– on pose un tapis antidérapant (ou des stickers) dans le fond de la baignoire ou du receveur de douche. Idéalement, il faudrait remplacer la baignoire par une douche.
– on installe des robinets thermostatiques.
– on opte pour un tapis de bain anti-dérapant.
– on peut mettre un siège de WC surélevé dans les toilettes.

Dans la cuisine :
– on range tout de manière accessible, afin d’éviter d’avoir à monter sur un tabouret.
– on place les produits les plus couramment utilisés dans une zone située entre les yeux et les hanches.
– on peut abaisser les placards de cuisine.
– on met un tapis anti-dérapant au pied de l’évier.
– on vérifie le tuyau de gaz.

Enfin, il est prudent de doter les plus âgés d’un dispositif d’alerte, en cas de chute : bouton d’appel, télécommande, bracelet détecteur de chute, montre connectée… bien que beaucoup de personnes, même très agées, restent réticentes à utiliser ce type d’équipement.

Si ces petits aménagements nécessitent des travaux , ils peuvent être pris en charge par des organismes de service à la personne (et donnent donc droit à réduction d’impôt). Le centre communal d’action sociale de votre commune, ou la coordination gérontologique (CLIC), peuvent être de bon conseil.
Si des adaptations de logement sont indispensables, un diagnostic préalable et une évaluation des travaux nécessaires peuvent être réalisés par l’association SOLIHA, spécialisée dans l’amélioration de l’habitat (www.soliha.fr)

* source : INPES (Institut national de prévention et d’éducation à la santé).

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