La bonne mère, dans notre société, c’est celle qui se fait passer en dernier pour le bien de ses enfants.
Elle pense à tout le monde, elle prend soin des autres, quitte à s’oublier. Elle doit renoncer à sa carrière brillante — sinon, c’est une Rabenmutter, une « mère corbeau », comme disent les Allemands ! — elle doit faire une croix sur ses occupations propres, son confort, son sommeil. Celle qui se plaindrait de se sentir écrasée serait égoïste ou n’aurait pas compris ce qu’est être mère… « Chaque culture est dominée par un modèle de maternité idéale », note Élisabeth Badinter. « Aujourd’hui le modèle est plus exigeant que jamais » (Le Conflit, la femme et la mère).
Qu’attend-on d’une mère, au juste ?
Tout, répond le philosophe Michel Onfray (qui s’est […]