Dans les années 1970-1980, certaines entreprises françaises recouraient au team building pour renforcer l’esprit et la cohésion de leur(s) équipe(s) ou service(s). Cet outil managérial connut son apogée dans les années 1990 (week-ends commando, sorties raft, canyoning, saut à l’élastique, jusqu’à la tragique fausse prise d’otages narrée par Society) pour les cadres et les commerciaux, avant d’être peu à peu abandonné car jugé trop régressif, trop brutal (beaucoup d’incidents voire d’accidents) et souvent inadapté au domaine de l’entreprise. Alors pourquoi ce retour en grâce aujourd’hui ?
Recréer
D’abord, parce qu’il s’agit de recréer ce qu’a détruit un certain type de management. Le team building est une méthode pour renouer, retisser du lien social. Un lien qui existait naturellement dans une entreprise (l’esprit de l’entreprise, la solidarité entre ses membres). Ce lien se nouait lors des pauses (interdites ou limitées), des temps de déjeuner. Les salariés se côtoyaient au resto, au café, au PMU. Les liens de confiance n’avaient pas été ruinés par les méthodes managériales comptables.
Choisir
Le but de ces sorties, stages et week-ends est resté le même. Il s’agit toujours de vivre une expérience forte qui renforcera les liens entre les personnes et créera une solidarité dont tout le monde tirera profit. Mais les activités ont aujourd’hui changé. L’accent s’est déplacé : de la concurrence impitoyable on est passé à la coopération solidaire. Fini les expériences de type Koh Lanta, aujourd’hui les entreprises organisent des stages de chant, de musique, de cuisine, des escape game (l’équipe est enfermée dans une pièce et doit résoudre ensemble les énigmes pour en sortir dans un temps compté). Là, les participants peuvent, eux-mêmes et entre eux, se découvrir autrement.
Observer
Il n’y a pas que l’accent qui se soit déplacé. Le regard aussi. Les team buildings servent à l’équipe, mais le rôle que joue le manager est minutieusement scruté. Est-ce qu’il protège les membres de son équipe, les unit, les fait participer ? Est-ce qu’il met tout le monde dans la boucle, recherche le consensus, est-ce qu’il est directif, coopératif ? Est-il trop autoritaire ? Trop directif ? Est-il au milieu des équipes plutôt qu’au-dessus ? L’expérience de team building, lors du débriefing, doit permettre de donner des réponses à ces questions.
- À lire : Suprême Team Building in Society (hors-série 2016, décembre 2016-janvier 2017, p.52-59)
- À réécouter en podcast : www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-28-decembre-2016
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