Avouons-le, il est fini le temps où on réservait la période d’été pour faire ce qu’on n’avait pas pu régler tout au long de l’année – tri, classement ou archivage. Aujourd’hui on part en ayant encore du travail – et en se demandant dans quel état on va retrouver notre bureau à notre retour… Dès lors, il est difficile d’aborder ses vacances avec la tête aussi légère qu’on le souhaiterait. Pire, alors que l’on pense se relaxer – enfin – le corps va au contraire manifester tensions ou contractures, comme s’il libérait tout ce qu’il avait contenu des mois durant. Kinésithérapeutes et ostéopathes confient que les lumbagos, torticolis, entorses et autres foulures se déclenchent facilement à l’issue d’une première semaine de vacances. Acceptez de lâcher, mais surtout, mettez toutes les chances de votre coté pour faire de vos vacances une véritable période de repos et de plaisirs.
En amont : prévoyez
Avant de quitter votre poste, déléguez tout ce qui peut l’être. Identifiez un ou plusieurs collègues qui peuvent répondre sur telle ou telle partie de vos dossiers en votre absence – et demandez-leur gentiment de vous suppléer, à titre de revanche ! Vous pouvez leur laisser utilement une petite note pratique dans laquelle vous indiquez les points-clefs sensibles des dossiers en cours, les coordonnées de vos contacts clients, consultants ou prestataires, et vos propres codes informatiques « au cas où ». Le reste attendra votre retour. N’oubliez pas que vos contacts, eux aussi prennent des vacances.
Vous pouvez paramétrer votre boîte mail et la messagerie vocale de votre téléphone avec une réponse automatique ou un message qui indiquent le jour de votre retour – ou les coordonnées d’un autre référent. Si vous avez des clients – ou des chefs – anxieux, l’important est qu’ils sentent que tout reste maîtrisé en votre absence et en attendant votre retour.
En vacances : n’en faites pas trop
Il faut au corps au moins une semaine pour décrocher de ses habitudes et conditionnement et commencer à récupérer. La durée minimale idéale de vacances serait donc de deux semaines consécutives. Pour bien en profiter, fixez-vous quelques règles.
- D’abord, acceptez de déconnecter. Même s’il est tentant de vous tenir au courant de ce qui se passe via votre smartphone ou l’ordinateur de l’hôtel, résistez. Vous êtes là pour vous, et pour votre famille. Lorsque vous serez à nouveau dans les embouteillages de rentrée, il sera trop tard pour regretter la plage ! A moins que vous ne soyez le PDG de votre entreprise, on devrait pouvoir se passer de vous quelques jours, voire semaines, surtout si vous vous êtes organisé en amont. Si vraiment votre avis est indispensable, réservez une heure bien identifiée dans la journée (le matin ou le soir) pour traiter ces priorités. Pas davantage.
- Les vacances offrent un temps idéal pour retrouver les rythmes de votre corps et respecter vos besoins. Sans contraintes horaires ni obligations, laissez-vous dormir ou faire la grasse matinée ou même adonnez-vous à la sieste sans retenue. C’est aussi le moment de recharger les batteries !
- Même chose pour les repas : inutile de se donner un cadre strict. Retrouvez vos sensations (faim, soif, satiété) et mangez ce qui vous fait du bien et plaisir, et idéalement lentement. Pourquoi ne pas retirer votre montre, vous avez le temps !
- Ne remplacez pas un agenda fait de réunions, conference calls et présentations par un autre chargé en visites, expositions ou exploits sportifs en tous genres. Les vacances, c’est le temps du non faire. Laissez de côté votre besoin de contrôle. Ralentissez et retrouvez votre capacité à la dolence, au vide, voire à l’ennui. Vous n’avez pas d’objectifs, pas d’obligation de résultat. Lézardez, devenez contemplatif ! Faites sauter le cadre de vos habitudes. Ne prévoyez rien trop à l’avance et laissez-vous porter par vos envies, mais aussi par les opportunités, les imprévus – ou tout simplement la météo. Vous n’avez pas visité le musée incontournable dont tout le monde vous a parlé ? Pas grave, vous reviendrez. Et vous avez sans doute fait tellement mieux.
- Vous pouvez privilégier les activités qui favorisent la détente physique et le contact avec la nature, plutôt que celles qui font remonter votre adrénaline : marche dans la forêt, nage en rivière, yoga au bord d’un lac, méditation sur la plage… Pensez aussi aux activités créatives, un véritable lâcher-prise pour la tête et le corps – tellement rare quand on est un adulte : modelage, aquarelle, peinture, cuisine, jardinage, photographie… Vous doutez de vos talents créatifs ? Tenez tout simplement un carnet de voyage où vous fixez comme autant d’instantanés les petits et grands moments de vos vacances avec croquis simples, collages ou photos. Les activités créatives sont légèrement régressives et reconnectent avec ce qui est essentiel en nous, tout en développant plaisir, satisfaction et fierté.
Pourquoi ne pas tourner vos visites vers des lieux de silence : cloitres ombragés, abbayes silencieuses ou sanctuaires préservés ?
Le plus difficile sera sans doute de déconnecter vos pensées. Tel article lu dans le journal local vous fait penser à un problème à résoudre ou bien encore vous appréhendez le séminaire de rentrée ou l’audit planifié en septembre ? Votre adage : jusqu’ici tout va bien. Observez vos pensées comme des objets. Dès qu’elles vous « emportent » ailleurs, ramenez-les ici et maintenant. Devenez un(e) adepte des actes conscients : buvez un verre d’eau, mangez une mangue ou marchez sur le sable en conscience. Uniquement tourné vers vos perceptions réelles, branchées sur vos sens : couleurs, odeurs, température, goûts, texture…
Au retour : de la modération
Ne « reprenez pas le collier » trop vite. Même si votre boîte mail déborde et que l’on vous réclame à cor et à cri, ne perdez pas en quelques jours les bienfaits de vos vacances. Efforcez-vous de repérer les vraies priorités et gardez encore pendant quelques jours un « esprit vacances », même en ville : marchez davantage, faites une pause dans un parc, allez boire un verre avec vos amis, flânez tard dehors…