Le quotidien d’une famille varie. Du moins chez nous. D’autres priorités, d’autres amitiés, d’autres envies… Mon fils est par moments très proche de moi et d’autres fois, il me déçoit. Mais ai-je le droit d’être «déçue» de mon enfant? Il est plus simple de le formuler autrement et de dire que «je me fais du souci». La profondeur, la déception, je préfère la garder pour moi.

La «déception» exprime la souffrance due aux souhaits et aux espoirs non réalisés, et je la vis au quotidien: ce jeune homme peu sûr de lui (mais souvent irrité) me défie. On me dit comment l’encourager et j’aimerais faire ma part, mais mon fils silencieux ne fait pas la sienne. Bientôt, il aura un emploi, il devra faire ses preuves ou bâtir une relation amoureuse. Comment? Ce n’est pas ainsi que je l’avais imaginé lorsqu’il n’était qu’un petit enfant.

Les sept cercles de la déception

La déception peut être dangereuse. Elle me met à distance de mon fils, qui la ressent. J’ai également de la peine à être honnête devant Dieu, même si je lui fais confiance. Je suis déçue pour beaucoup de raisons: mon fils râle, il est par exemple craintif, il n’est pas sportif… Il est important de verbaliser mes déceptions. Si je détourne le regard, cela m’empêchera d’aimer.

La déception est liée à mes espoirs, à mes souhaits et à mes attentes. C’est subjectif, puisque mon mari le vit très différemment. Je dois me comprendre afin de pouvoir ensuite faire la paix avec mes déceptions. En priant, mon «moi» devient de plus en plus présent. Oui, mon fils est différent, mais c’est moi qui souffre. La déception a un lien avec l’image que je me fais de mon enfant et ma propre image de mère.

Tendre la main à son enfant

Puis, j’ai eu un déclic: ma relation avec mon enfant n’est pas un investissement. C’est un processus ouvert marqué par la proximité et la distance. Le développement d’une personnalité n’est pas une équation mathématique: ça varie, comme les hauts et les bas de la vie. Ce qui ne correspond pas à mes attentes n’est pas uniquement négatif: je peux le considérer comme une chance. Me juger me fait non seulement du mal, mais complique ma relation avec lui.

Lorsqu’on interroge les adultes sur leurs parents, ils évoquent souvent une déception: «Je n’arrivais pas à leur plaire; ils m’imaginaient différemment!» Je ne veux pas de ça. Je remets mes espoirs et mes désirs à Dieu afin d’être libre pour avancer. Je me bats pour […]