Compte-rendu de Simone Gellibert, paru dans la revue LibreSens n°235 de janvier-février 2018
Cette étude remarquable évoque et analyse les excès commis par les royalistes dans le Midi de la France durant l’été et l’automne qui suivirent la seconde abdication de Napoléon, le 22 juin 1815, sur « un vaste espace qui s’étend des Alpes aux Pyrénées, de la Méditerranée à l’Atlantique » et qui représente en 1815 un petit quart du territoire hexagonal comprenant 5,3 millions d’habitants sur 28,8 millions de Français.
La première Restauration, après l’abdication de Napoléon le 6 avril 1814, ne peut engendrer que des déceptions : la Charte Constitutionnelle est un compromis entre les traditions de l’Ancien Régime et les acquis révolutionnaires. Or, les royalistes veulent un retour à l’ancienne organisation socio-économique, le clergé prétend retrouver ses anciennes prérogatives et les fanatiques dans le Sud commencent à s’en prendre à la liberté de culte, provoquant ainsi l’inquiétude et l’hostilité des réformés de Nîmes. Des « associations royalistes, aux marges de la légalité (…) deviennent vite une force partisane », voire sectaire. À défaut d’obtenir la restitution de leurs biens fonciers, nombre de royalistes cherchent à […]