L’exposition est ponctuée de nocturnes en jardin, de rencontres-débats et d’ateliers publics, permettant à chacun de passer à l’acte.
En effet, « Récup’Art » regroupe des millions de créateurs et existe depuis le néolithique, confie Ambroise Monod, son initiateur. Malgré son nom, ce n’est pas de l’art, poursuit celui-ci : pas d’école, pas de maître, pas de marché de l’art, pas de mouvement, une « mouvance », un art du coup de foudre, refaire le monde autrement qu’il s’impose.
C’est à la faculté de théologie de Strasbourg, qu’est né le concept. Ambroise Monod, pasteur aumônier, constate que les futures élites, ne savent ni changer une ampoule, ni réparer une bouilloire ! Quant à mettre les mains dans le cambouis… Il dégage un espace sur lequel chacun peut déposer des objets promis aux ordures et chacun est invité à venir y travailler de ses mains : assembler, transformer, découper, souder et ainsi leur donner une nouvelle vie.
Cette volonté de « recycler »
En 50 ans, le concept n’a pas vieilli. Peut-être même a-t-il profité de « l’air du temps » et de cette volonté de « recycler » qui caractérise ce siècle et qui fait écho à un comportement social : accéder aux choses simples et vivre de son imagination intérieure.
1968 a été une période de remise en question. Ambroise est resté fidèle à ses idées : être acteur dans la société et non spectateur, méditer sur l’objet, sa destination, sa signification et sa consommation. Plus le temps passe, plus Ambroise pense que la particularité est, symboliquement, une façon de parler de la résurrection. Il créé beaucoup d’oiseaux : ceux-ci ne touchent pas terre, volent tout droit vers le ciel ? L’au-delà ou l’impossible ? Dieu est partout : le geste ne détruit pas, il construit un monde, heureux et paisible. Avec rien, faire tout. J’ai pensé que la formule était divine.