“C’est une date historique symbolique.” Ses casquettes de président émérite du consistoire de Lyon et de docteur en théologie et en histoire sur la tête, Étienne Tissot évoque avec émotion le 24 août. Si pour les protestants de France cette date résonne comme celle du massacre de la Saint-Barthélemy, les habitants de la région de Lyon savent qu’elle coïncide aussi avec la libération de la prison de Montluc et de près de 1 000 détenus, en 1944. Dirigée par Klaus Barbie et aux mains de la Gestapo entre 1943 et 1944, elle a vu passer “10 000 internés, des Résistants, des Juifs, etc. 7 000 sont morts. Les autres ont été libérés ou déportés, mais sont revenus”, liste celui qui a participé à l’organisation de l’exposition “Des protestants à Montluc, prison de la Gestapo 1943-1944”.

Elle sera inaugurée le mercredi 24 août, à la suite de la cérémonie de commémoration de la libération de la prison par les Résistants. “Elle a eu lieu avant celle de Lyon, le 3 septembre.” Désormais devenue un mémorial, l’ex-prison a vu passer des détenus de milieux différents. “L’Association des rescapés de Montluc a réalisé un énorme travail de recherches biographiques. Elle a déjà rédigé des fiches pour 9 000 détenus. La religion n’est pas mentionnée, sauf pour les Juifs, mais nous avons trouvé des noms protestants et nous avons tiré la Mireille Monod et […]