C’est un fait entendu, l’histoire ne permet pas aux êtres humains de mieux se comporter les uns vis-à-vis des autres. Mais quand même, notre histoire commune et partagée de minorité persécutée, exilée et reconstruite n’est pas banale. Elle s’appuie sur des parcours de femmes et d’hommes qui ont eu conscience des combats qu’ils menaient et des risques qu’ils prenaient. Et cette histoire se poursuit.
Entre les bâtisseurs de la République et les Justes pendant l’Occupation, nous disposons aussi, sur le simple plan mémoriel proche, de figures de référence, qui placent les protestants au cœur de l’histoire contemporaine de notre pays.
Est-ce la difficulté à comprendre la démarche, l’analyse rétrospective par le croisement des sources, à l’époque de la génération de réponses toutes faites sur internet ? Est-ce l’absence d’intérêt pour ce qui n’est pas immédiat ? Toujours est-il qu’à l’exception d’institutions bienveillantes et de quelques trop rares pasteurs intéressés, l’offre, issue de plusieurs sources, semble tomber à plat parmi les protestants.
Que dire du grand public ? Il nous appartient, parmi d’autres, de lui faire comprendre l’apport qui a été le nôtre au sein de la société française, depuis l’affirmation de la Réforme et surtout depuis le XIXe siècle.
Seule l’éducation éloigne des réponses toutes faites. L’histoire, volet de cette démarche, devrait contribuer à la construction d’un meilleur vivre ensemble. La Fête de la Réformation du 31 octobre peut être l’occasion de le rappeler.
Henri Zuber, conservateur général du patrimoine, pour « L’œil de Réforme »