Le réalisateur Pierre Godeau a décidé d’adapter cette passion impossible au cinéma, en supprimant toute allusion à à ce fait divers sordide. Il choisit de ne se concentrer que sur la passion amoureuse qui se développe entre les deux protagonistes interprétés avec brio et sensualité par Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos. Peu nombreux auraient sans doute été ceux à parier sur ce duo, mais pourtant le choix est remarquable et fonctionne à merveille. C’est d’ailleurs la grande réussite du film qui donne force à l’histoire qui, finalement, en ne se fixant que sur la passion, n’est pas tellement fournie.
Au-delà de la performance d’acteurs, deux autres points positifs m’on permis de passer un très bon moment. Tout d’abord c’est la qualité du travail effectuée pour rendre la réalité du l’univers carcéral féminin. J’y vois une grande justesse qui pourrait nous donner parfois l’impression d’être dans un documentaire en immersion. Et si parfois certaines lourdeurs peuvent néanmoins apparaître, l’ensemble reste très cohérent. Et enfin c’est la thématique en elle-même qui accroche. Ce questionnement sur la folie d’une passion amoureuse qui peut amener cet homme à tout perdre, à agir avec une folie furieuse (du moins pour le regard extérieur), sur le basculement d’une vie par amour, l’auto-destruction qui peut en découler… la complexité des rapports amoureux, l’interrogation sur le jeu entre manipulation et séduction… le sens de la famille et sa fragilité. Des sujets finalement à la fois très classiques et tellement compliqués, en tout cas universels mais qui dans le contexte si particulier de cette histoire prennent une tournure intéressante et touchante.