Que reste-t-il d’Albert Schweitzer, cent cinquante ans après sa naissance ? Et n’y a-t-il pas quelque audace à célébrer un grand homme en ces temps où l’on déboulonne si volontiers les statues ? À la seconde question, la réponse est non ; nulle ombre de scandale nauséabond ne semble menacer l’enfant de Gunsbach devenu citoyen du monde. Et Calvin comme Luther nous ont suffisamment mis en garde contre l’idolâtrie. Quant à la première, s’il a été rattrapé par quelque chose, c’est bien plutôt par le temps.

Son œuvre médicale et humanitaire, parfois décriée, a été intégrée par les équipes africaines qui gèrent aujourd’hui l’hôpital de Lambaréné, et les « French Doctors » du XXIe siècle pansent toujours les plaies de la planète. Son œuvre musicale, tout […]