Alexis Muston (1810-1888) est né à Bobbio Pellice, au pied des Alpes italiennes. Il appartient à l’infime minorité des vaudois, devenus protestants au XVIe siècle. Il doit s’exiler en France, à Bourdeaux, dans la Drôme, après que son premier livre, Une Histoire des vaudois (1834), a encouru les foudres du pouvoir à Turin. Il est pasteur, médecin, dessinateur, géologue, botaniste, entomologiste, journaliste. L’Histoire est sa vocation, avec la poésie : il consacre sa vie à rédiger deux épopées. L’une, Valdésie, est en vers. L’autre, en prose, porte ce magnifique titre hébraïsant : c’est L’Israël des Alpes (1851, 2000 pages). Elle l’impose comme une figure centrale d’une historiographie identitaire, entre recours aux archives et rêveries sur l’origine et le génie vaudois. L’auteur est devenu un proche de Michelet – mais aussi de Hugo, de Quinet, de Mistral, de George Sand. Son Journal monumental, son énorme correspondance, dépouillés pour la première fois, permettent de traverser en sa compagnie un siècle à la fois vaudois, français et européen.
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