Hiver 1961. Jeune étudiant en théologie, Henry Mottu purge une peine de six mois dans la prison Saint-Antoine de Genève pour avoir refusé d’effectuer son service militaire. Lors de son procès, le juge a déclaré : « Nous nous trouvons ici devant une objection de conscience à l’état pur » – il voulait dire pour des raisons religieuses non discutables. Pourtant, depuis soixante ans, le théologien qu’est devenu Henry Mottu ne cesse de discuter cette posture et de relire les théologiens qui ont pensé le pacifisme, depuis les Pères de l’Église – qui ont écrit sur la relation des chrétiens au monde – jusqu’aux auteurs contemporains.
Il faut dire que dans la génération qui a précédé la sienne, de nombreux théologiens, à l’image de Barth et […]