En regardant ce tableau de Claude Monet, le critique du journal satirique Charivari s’était exclamé en 1874 : « Que représente cette toile ? Impression, impression ? Je me disais aussi : si je suis impressionné c’est qu’il doit y avoir de l’impression là-dedans ! » ; c’est à la suite de cette remarque moqueuse que Monet et ses amis ont appelé leur école l’impressionnisme.

Qu’y a-t-il donc dans ce tableau qui ait pu provoquer un tel scandale ? Eh bien cette façon de peindre rompait totalement avec l’art artificiel, l’académisme de l’époque. l’académie décidait des sujets que les artistes pouvaient représenter et fixait les règles de ce qui était beau et de ce qui ne l’était pas. Il fallait imiter les maîtres anciens, rechercher la perfection dans la ressemblance !

Or, lui, ce qu’il avait envie de représenter, ce n’était pas une pas une perfection figée, c’était la vie, le mouvement, capter la lumière fugace de l’aurore, les petits reflets de lumière qui dansaient sur l’eau… Il voulait laisser un peu de place à l’imagination du spectateur.

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