Le récit se déroule tout entier dans les monts de Galice, dont l’isolement et la pauvreté forment contexte. Des scènes sauvages et rituelles de capture de chevaux, troupeau de bêtes libres et hommes aux mains nues, force contre force, créent une ambiance primitive qui ne se démentira pas.
Un couple de Français, étrangers soupçonnés de se croire supérieurs, aisés, réfléchis, est venu là vivre une nouvelle vie : maraîchage vendu au marché local, retapage de maisons abandonnées… Sur les pentes voisines, une forêt de superbes châtaigniers, plantation plus que centenaire, témoigne de l’acharnement ancestral de la population à vouloir subsister là, misérablement, de ce ‘pain des pauvres’.
Incongrue, une batterie d’éoliennes domine la crête, créant l’occasion d’un affrontement : car là où les nouveaux venus mieux informés ne voient qu’habileté du capitalisme à faire rendre profit à la moindre ressource, pour les paysans les redevances attendues de cette nouveauté sont une promesse inespérée de sortir de l’éternelle précarité. Mais les Français ont voté contre, le rêve va se briser, et une des premières scènes, apéro dans la bodega locale, met face à face Antoine et son coriace voisin Xan, dans une confrontation de plus en plus aiguë qui animera la totalité du film.
Celui-ci est remarquable à plus d’un titre. La cinématographie de cette région, sans rechercher les images spectaculaires, exprime avec simplicité sa beauté et son âpreté, qu’il s’agisse de vues locales ou […]