Pour Alain Bauer, le rêve d’un ordre international qui ne soit pas sous-tendu par la guerre ne peut pas durer longtemps. Les quarante années de « paix armée » de la guerre froide et la chute du mur de Berlin ne débouchent pas sur une « mondialisation heureuse » mais sur de nouvelles guerres dont il faut décrypter les tenants et les aboutissants.
Une première partie de l’ouvrage se tourne vers « Les doctrinaires oubliés de la guerre ». Alain Bauer s’intéresse à Zbigniew Brzezinski, attentif à contrer les Russes tout au long de ses conseils aux présidents démocrates (de Carter à Biden). Il rappelle aussi combien de conflits ont émaillé l’histoire récente de l’Europe ces cinquante dernières années (Irlande du Nord, Chypre, Ex-Yougoslavie, Tchétchénie, Géorgie… et des cyber attaques multiples) mais l’Europe n’a pas voulu savoir la guerre en elle et à ses portes. Il lui faut maintenant la regarder en face et relire pour les comprendre les leçons des guerres en Serbie, en Tchetchénie, en Irak et en Syrie. Il faut se réveiller du rêve d’une guerre morale et hygiénique (« propre »?), admettre « l’Orient compliqué » plutôt que de chercher à le rationaliser, comprendre les préliminaires de la guerre d’Ukraine en Moldavie, en Géorgie et en Ukraine avant 2014 où l’aspiration à la démocratie a pu accompagner avec une politique de puissance américaine.
Enfin, dans un chapitre intitulé « la fin de la fin de l’histoire » il montre les enjeux de la guerre commencée en Ukraine en 2022 et comment on y revient aux formes de destruction, de pillages, de déportations bien éloignées des règles de droit de la guerre posées en principe.
Une deuxième partie « Stupeurs et bafouillements » s’intéresse […]