Les récits bibliques nous parlent des peuples avec lesquels les Hébreux ont été en contact, souvent de manière brutale.

Protéger les œuvres d’art et célébrer la restauration d’un inestimable trésor, voilà ce qui est à l’origine de l’exposition présentée au Louvre en ce début d’été. Les royaumes hittites, araméen et assyrien voient leurs anciennes frontières aujourd’hui au moins partiellement recouvertes par des pays en guerre et/ou confrontés aux dépravations du pseudo-Etat islamique. Cela entraîne non seulement la fragilisation des sites archéologiques, mais aussi parfois la destruction ou l’abandon de collections que l’on croyait pourtant à l’abri dans les musées.

Sensibiliser le public à des civilisations mal connues qui risquent de disparaître définitivement, tel est le challenge que le Louvre souhaite relever. Cela passe bien sûr par des explications sur ces royaumes. Beaucoup de visiteurs découvriront ainsi que les Hittites ont rivalisé avec l’Egypte jusqu’au XIIe siècle av JC. Très ancienne, cette civilisation demeure mystérieuse, influencée artistiquement par des courants venus d’Egypte, de la mer Egée, de Syrie ou de Mésopotamie. Têtes de lions, de chefs à grande barbe carrée, vache allaitant son petit, déesse du soleil ou scènes de chasse : sculptures et stèles sont nombreuses et incitent souvent au rêve. Les plus spectaculaires — et monumentales — proviennent du site de Tell Halaf (non loin d’Alep, en Syrie), découvert et fouillé en 1911 par un Allemand. Leur histoire n’est pas banale : le musée de Berlin où les oeuvres étaient conservées a été bombardé en 1943. Immédiatement, les morceaux sont ramassés, stockés dans des caisses jusqu’en 1999 où les archéologues s’attellent à la restauration, travail considérable pour un puzzle de 27 000 pièces. Ce n’est qu’en 2010 que la restauration s’est achevée. Certaines des sculptures et pierres taillées reconstituées sortent pour la première fois d’Allemagne pour l’exposition.

Le rayonnement des Araméens

Après l’effondrement de l’empire hittite, de multiples petits royaumes émergent tandis qu’un peuple de langue sémitique prend de l’importance : les Araméens. Leur langue proche de l’hébreu s’est créée un alphabet dérivé du phénicien et s’est répandue très largement grâce, paradoxalement, aux conquérants assyriens. La Bible raconte comment les Hébreux ont été déportés à Babylone ; cela était en effet un usage chez les Assyriens de déporter les populations dans diverses parties de l’empire. Comme cela arrive parfois, les envahisseurs sont influencés par les vaincus. Le visiteur pourra méditer devant un dessin d’après une peinture du palais de Nimrud où se côtoient deux scribes, l’un avec une tablette d’argile pour l’assyrien cunéiforme, l’autre avec un papyrus pour l’araméen. Si l’assyrien a disparu, l’araméen est devenu la langue la plus répandue au Proche-Orient, parlée par le Christ et encore maintenant dans quelques villages de la région. Une destinée d’une longévité extraordinaire avec ses 3 000 ans d’histoire.

Royaumes oubliés. De l’empire hittite aux Araméens, jusqu’au 12 août au musée du Louvre. Tlj sauf mardi de 9h à 18h, jusqu’à 22h les mercredi, vendredi et samedi.
Créneau de visite à réserver sur www.ticketlouvre.fr