À l’origine, American Epic est un projet phénoménal porté par le réalisateur et producteur Bernard McMahon,  avec le soutien de plusieurs personnalités telles que le mythique producteur et musicien T-Bone Burnett, mais aussi Robert Redford ou le musicien Jack White. L’objectif étant de retracer l’histoire des origines de la musique populaire américaine, de la country au folk en passant par le gospel et le blues. Un travail colossal avec des archives filmées et sonores exceptionnelles, ainsi que des témoignages inédits étalés sur cinq épisodes d’une durée totale de trois heures trente, mais aussi 5 CD thématisés et un livret de 100 pages. Tout cela est à retrouver sur www.americanepic.com.

Arte ne propose pas la version intégrale mais une sorte de best of, très efficace, d’une heure et demie qui met sacrément en appétit ! Car c’est déjà là un vrai régal pour tout amateur de musique ou pour quiconque qui s’intéresse de près ou de loin à la culture contemporaine.

Aux racines de la musique populaire

Façon road-movie musical, le spectateur se retrouve à sillonner les États-Unis à la rencontre des héritiers de ces pionniers et à la découverte d’incroyables artistes et leur musique. Ces héros sont la Carter Family, Jimmie Rodgers, Charley Patton, Robert Johnson, Lydia Mendoza…, quelques-uns parmi beaucoup d’autres. Et basta les couleurs qui séparent (et ce n’est pas peu dire !)… ce sont des musiciens blancs, noirs ou latinos dont on écoute encore les chansons aujourd’hui et qui sont considérés chacun dans leur genre comme des fondateurs (du blues, du gospel, de la country), les socles sur lesquels la musique populaire américaine du XXe siècle s’est érigée.

Un son brut, immortalisé dans une magistrale bande sonore, qui est aussi un voyage dans l’Amérique rurale des années 1920 et un peu 1930. On y prêche l’Évangile avec ferveur, on lave dans le même temps les cheveux noirs des latinos à l’essence, il y a des faits divers croustillants qui inspirent le blues… c’est l’histoire aussi du chemin de fer mais surtout celle de l’industrie du disque et de la radio. C’est ainsi que Ralph Peer, producteur de Victor Talking Machine Company, devient un dénicheur de talents qui aime enregistrer la musique des travailleurs et du peuple. Il avait, paraît-il, « l’art de se trouver là où tombe la foudre ». 

Et pour prolonger ce si bon moment, comment ne pas vous recommander de passer par YouTube et de profiter d’American Epic Sessions, qui est, en quelques sortes, l’aboutissement du projet où le réalisateur invite et filme en studio vingt artistes contemporains qui rendent hommage à ces pionniers du microsillon américain. On y retrouve, entre autre : Nas, Alabama Shakes, Elton John, Willie Nelson, Merle Haggard, Jack White, Taj Mahal, Ana Gabriel, Pokey LaFarge, Beck, Ashley Monroe et Steve Martin.

Alors voilà… le 22 juin les salles de cinéma vont ré-ouvrir… mais avant un documentaire de cet acabit, please… ça ne se manque pas !

Pour les passionnés, on peut regarde l’ensemble des épisodes en VO anglaise sur plusieurs plateformes internet : Sur iTunes, Amazon ou Google Play.
Et si vous ratez la date du 22/06… dernière solution. Le film best-of dont je viens de vous parler, dans sa version française, est aussi sur YouTube ici