Averroès et Rosa Parks : deux unités de l’hôpital Esquirol, qui relèvent – comme l’Adamant – du Pôle psychiatrique Paris-Centre. Des entretiens individuels aux réunions “soignants-soignés”, le cinéaste s’attache à montrer une certaine psychiatrie qui s’efforce encore d’accueillir et de réhabiliter la parole des patients. Peu à peu, chacun d’eux entrouvre la porte de son univers. Dans un système de santé de plus en plus exsangue, comment réinscrire des êtres esseulés dans un monde partagé ?
Ce 2ème volet d’un triptyque, après le 1er tourné sur l’hôpital de jour flottant de l’Adamant, se situe à l’hôpital Esquirol de Charenton auprès des patients des deux unités de soins que désigne le titre du film.
Après des images en plongée du site obtenues par drone, des entretiens individuels, filmés en champ/contrechamp sur le patient et le psychiatre, sont entrecoupés par des ateliers ou des moments collectifs de parole – incluant parfois un membre de la famille. Emaillé de respirations en plans fixes sur l’intérieur ou l’extérieur du bâtiment, ce dispositif préserve l’authenticité d’une parole qui s’échange et nous concerne.
Concentré sur ce qu’il entend et ce qu’il voit, le spectateur n’est jamais mis en situation de voyeur, mais ressent avec une grande émotion l’humanité partagée des patients et des soignants. L’attention, la patience, la maîtrise, l’empathie jusque […]