La semaine dernière par exemple, le roi Salmane d’Arabie Saoudite, naturalisait Sophia, un robot humanoïde de sexe féminin, façon de parler. C’est une première mondiale ! Ce robot a été construit par l’entreprise Hanson Robotics (on se croirait vraiment dans un film SF)… une entreprise basée à Hong Kong. Et interrogée sur sa nationalisation par le roi, Sophia s’est déclarée, en anglais, et avec beaucoup d’aplomb « très honorée et fière de recevoir cette distinction unique »« C’est historique d’être le premier robot au monde à être reconnu par une attribution de citoyenneté », a-t-elle ajouté. Ça laisse songeur, n’est-ce pas ?

Et ce n’est pas terminé. En écoutant un journal télévisé il y a quelques jours, j’entendais qu’en Chine, un système de surveillance à base de caméras sait reconnaître passants et véhicules dans la rue avec un taux d’erreur extrêmement faible (0,001%), grâce notamment à ses logiciels et aux images haute définition ainsi capturées. « Big Brother is watching you »… alors je ne sais pas comment ça se traduit en chinois, mais en tout cas là bas, serait déjà installées 170 millions de caméras de vidéosurveillance dans tous le pays et avec donc maintenant ces technologies de reconnaissance faciale qui sont de plus en plus maîtrisées… Voilà voilà…

Ah, et puis parlons clonage. Si au Japon on est fan de chiens robots avec en prime des enterrements avec cérémonies religieuses organisées quand la batterie arrive à son terme – à moins d’utiliser la bonne marque qui dure beaucoup plus longtemps, bien sûr – et bien en Corée du Sud on a poussé le bouchon (ou le nonos) un peu plus loin et ainsi une société propose de cloner votre chien après sa mort contre une somme de 90.000 dollars… oui quand même… mais ça fait fureur ! Un reportage télévisé présentait les « heureux » toutous et les propriétaires très satisfaits. Mais les chinois ne sont pas en reste non plus… Des scientifiques affirment avoir trouvé la clé de l’élevage en masse de « super chiens » surpuissants et rapides grâce à cette technologie pionnière (là encore des souvenirs de films et des séries viennent vite à l’esprit). Ils affirment également pouvoir maintenant changer la nature d’un chien en modifiant ses gènes et en les reproduisant par la suite à travers le clonage, relate le Daily Mail. Ils peuvent, par exemple, « personnaliser un chien pour que ses muscles soient plus grands et pour qu’il ait de meilleures performances de course avant de le cloner », selon le chercheur principal Lai Liangxue. Alors on se rassure en se disant que le clonage humain reste interdit pour des raisons d’éthique. Mais enfin… jusqu’à quand ?

Alors, vous l’aurez sans doute lu entre les lignes. Rien de très réjouissant, d’où ce « bienvenue » ironique dans mon cauchemar… dans notre cauchemar devrais-je dire. Le mien, le tien, le nôtre… Pourtant, je trouve très intéressant les avancées technologiques dans bien des domaines. Et d’ailleurs même dans ces spécialités qui peuvent ouvrir ainsi à des progrès remarquables et très utiles pour bien des besoins de notre monde, sans doute. Mais je ne peux m’empêcher de penser ici à Jacques Ellul qui expliquait que la technique n’est ni bonne, ni mauvaise ; elle est ambivalente. On ne peut dissocier ses effets positifs des effets négatifs, ses effets prévus de ceux imprévus. Une innovation technique provoque ainsi en général des effets indésirables et malencontreux.

Et en même temps, comme dans beaucoup de domaines de notre société contemporaine, difficile voire impossible de faire machine arrière.  Alors Ellul, dans une dimension théologique, contre l’illusion de l’espoir, choisissait l’Espérance, la passion de l’impossible qu’il liait à l’irruption de Dieu dans le monde quand tout paraît impossible et qu’il semble à l’homme qu’il est allé au bout de ses moyens. Alors, puissions-nous nous en inspirer et espérer vaille que vaille…