C’est un sujet peu traité par les médias français que celui de l’Afrique du Sud de la première moitié du XIXe siècle et de l’établissement des frontières actuelles du pays par les Boers, descendants des premiers colons blancs qui ont fondé la ville du Cap (Kaapstad ou Cape Town). L’un des points intéressants de la série « Blood River » qu’Arte vient de consacrer à cette période, est que ces colons sont réformés (calvinistes et en partie luthériens). Ils sont essentiellement néerlandais, auxquels se sont mêlés des Allemands et des Français (Huguenots exilés à la suite de la révocation de l’Édit de Nantes en 1685). La narratrice, Marthe, à présent âgée, se remémore son histoire en 1837 alors qu’elle n’avait que 14 ans : « Je me souviens de notre village près de Cape Town (sans doute Franshhoek) un petit bout de France situé à la pointe sud de l’Afrique ». La toile de fond de l’intrigue est l’exil volontaire des Boers (nom qui signifie « fermier » en néerlandais) pour échapper à la colonisation britannique que l’histoire retiendra sous le nom du « Grand Trek », débuté en 1835, un mythe fondateur pour les Afrikaners (descendant des Boers).
La série, au travers de la narratrice explique bien les raisons de cet exode : « Nous fuyions nos oppresseurs, les Britanniques, depuis qu’ils avaient pris le pouvoir dans notre colonie du Cap, nous imposant leur langue, leur religion et leurs lois dont la plus emblématique : l’abolition de l’esclavage. » Notons que ce n’est pas tant le désir de garder des esclaves que le manque de compensation qui a frustré les Boers comme le montre le fait qu’ils n’ont pas instauré l’esclavage dans les républiques qu’ils vont créer (Natalia, le Transvaal et l’État Libre d’Orange). Cependant, il est […]