Né Paul Hewson en 1960 à Dublin en Irlande, d’un père catholique et d’une mère protestante, l’adolescent a quatorze ans quand cette dernière meurt en 1974. «Les blessures que la perte a ouvertes dans ma vie sont devenues ce genre de vide que j’ai rempli de musique et d’amitié», confie Bono à Mike Cosper, directeur de CT. Avant d’ajouter avec un large sourire «et que j’ai rempli d’une foi toujours croissante». «Dieu est intéressé par les détails de nos vies. C’est ce concept qui m’a fait traverser mon enfance et ma vie d’adulte», écrit Bono dans Surrender (éd. Fayard pour la traduction en français), son autobiographie sortie en novembre dernier.
Derrière la lamentation se cache l’espoir
En plus du décès de sa maman, cette même année 1974 est marquée par un autre traumatisme. Grâce à une grève de bus, l’adolescent Bono échappe de peu à un attentat à la voiture piégée tuant trente-trois personnes et en blessant plus de 300. Deux années faites d’intériorisation du traumatisme, de terreur et de chagrin passent. En 1976, le groupe post-punk U2 se forme dans la cour d’une école avec Larry Mullen, Bono, The Edge et Adam Clayton. Tandis que les autres groupes de l’époque chantaient leur désespoir avec des paroles évoquant «pas de raison» ou «pas d’avenir», U2 exprimait en chanson des lamentations à coup de «Combien de temps?» ou de «Nous pourrions être comme un», contenant en elle-même l’espoir d’une restauration. Interrogé par […]