Badinons deux secondes… Un commissaire de police interroge un suspect : « Que faisiez-vous dans la nuit du premier au deuxième mouvement de la neuvième symphonie de Bruckner ? » Oui, reconnaissons-le, Anton Bruckner, dont nous célébrons ce mois-ci le bicentenaire de la naissance, a composé plus que des symphonies : de véritables océans de musique polyphonique, œuvres longues et puissantes, influencées par Wagner – et donc aussi par Berlioz. Il serait cependant réducteur de ne voir en lui qu’un disciple ayant pour les cuivres et les timbales une passion funeste. Issu d’un milieu catholique autrichien, Bruckner était un surdoué, capable de tenir l’orgue de la paroisse dès l’âge de dix ans. C’est par la musique religieuse que s’est révélée sa vocation de compositeur, et c’est donc aussi par elle que l’ampleur du paysage sonore a tenu la première place dans son imaginaire.
Plutôt que de critiquer le caractère monumental de ses partitions, mieux vaut rappeler que Bruckner a lancé des passerelles entre Beethoven et les musiciens de […]