D’où vient le charme qui se dégage de ce nouvel opus de notre réalisateur octogénaire, mais encore bien vert au plan créatif ? Il y a cette WA Touch, qu’on pourrait essayer de caractériser en quelques mots : scénario brillant, récit classique et élégant, action et introspection des personnages, raffinement des décors et des lieux filmés, humour bienveillant, beauté des acteurs…

Woody Allen, on se déplace pour voir son film annuel, et parfois on est déçu, parfois on revient revigoré. Il y a souvent alternance entre la pure comédie, légère et enlevée (Le Sortilège, Minuit à Paris) et le genre dramatique et sombre (Match Point, Blue Jasmine, L’homme irrationnel). Dans le cas qui nous intéresse ici, le thème principal serait la dualité et l’opposition entre la Côte Est (New-York avec Broadway, les penseurs intellectuels, un peu désabusés sur la vie comme Woody etc.) et la Côte Ouest (Hollywood, l’industrie du cinéma, l’ambiance affairiste et surfaite). La restitution, ou du moins l’évocation, de ces lieux mythiques du cinéma américain, flatte notre imaginaire grâce une convaincante mise en scène. […]